Ben mon vieux, quand j’avais reçu ce pavé sur ma table de nouveautés y’a quelques mois, je m’étais dit que ce serait drôlement chouette si j’pouvais avoir un peu de temps devant moi pour le lire. Guette la couverture ! Bref tout ça pour dire que nom d’un petit sourcil magique, j’ai pas été déçu du voyage.
Voyage ouais carrément, je suis comme ça moi, j’ai peur de rien j’y vais avec les mots qu’il faut. (Prépares ton sac, ça va du Canada, à la Chine, en passant par le Royaume-Uni, la France, l'Arctique,...)
Solomon Gursky fait partie de ces chefs d’oeuvres qui peuvent réunir toutes sortes de lecteurs, chacun en aura pour son argent. Du trader fan d’économie et d’Histoire au petit gars accro à l’aventure, aux récits de voyages, aux biographies de capitaines d’industries, aux rabbins, aux gens qui savent apprécier l’humour mordant et yiddish,… Vas-y, clairement y’a moyen que t’y trouves ton compte aussi.
Dû à la consistance de l’histoire, y’a moyen que tu te trouves largué à de nombreuses reprises, c’est riche de personnages comme dans un gros roman russe du XIXe, c’est drôle à t’en péter la vessie et surtout hyper intéressant en ce qui concerne les anecdotes historiques (et réelles) qui tapissent le fond du récit.
Moses Berger, fils d’un poète un peu déglingue, a pour but d’écrire la biographie de Solomon Gursky, personnage énigmatique, disparu à l’âge de 35 ans, ancien bootlegger et ayant bâti une fortune considérable avec ses frangins, créant la dynastie Gursky à eux-seuls et ayant une certaine influence sur l’Histoire des Etats-Unis sur tout le 20e siècle.
En véritable détective, Berger retrouve les traces du grand père de Solomon, Ephraim, juif dont on découvre des traces dans les populations Inuits, dans le Londres de la fin du XIXe, affublé d’un corbeau vengeur et prophétique.
S’entremêlent à ça tout un tas d’histoires sur l’arbre généalogique Gursky, parsemées des frasques alcoolisées de Moses, solitaire, homme à femmes et incollable en littérature, religion juive et catholique.
Comme je l’ai dit, c’est pas une lecture facile, on est content quand ça s’arrête, le crâne légèrement saturé d’informations, on prend au hasard des morceaux que l’on peut recoller avec d’autres mais c’est ce qui fait la magie du bouquin.
Tout simplement colossal, dans tous les sens du terme. Du pur GÉ-NIE !
Pour les GROS GROS lecteurs, pas le genre de bouquin qu’on prend dans son sac pour l’ouvrir entre 9 stations de métro mais un must read pour moi.