Quand Eugène Onéguine se fait relifter pour une littérature young adult

Clémentine Beauvais a aimé Eugène Onéguine d'Alexandre Pouchkine tant et si bien qu'elle en a repris la forme (écriture en vers) et le fond (l'histoire d'amour contrariée entre Eugène et Tatiana). Même si son écriture est inventive, qu'elle modernise une histoire "old school" en lui redonnant des codes actuels (le sms, Skype), la jeune écrivaine n'a fait que remixer un classique de la littérature russe. Cette contribution n'est pas méprisable, au contraire, mais elle prouve quand même que cette publication est à l'image d'une époque qui recycle pour ne rien inventer de bien neuf. Quand Eugène Onéguine se fait relifter pour une littérature young adult, le personnage de Tatiana n'est plus la soeur aînée d'Olga mais sa cadette, sa séparation avec Eugène n'est plus causée par un duel ayant mal tourné mais un malheureux incident sur un toit, etc... L'adaptation suit le leitmotiv t "traduire, c'est trahir " mais il me semble que ce travail était un peu prématuré pour une jeune écrivaine de vingt sept ans publiant son deuxième roman. Cela n'enlève rien au mérite de la tentative de Clémentine Beauvais dont le principal apport est de vouloir refaire découvrir l'Eugène Onéguine de Pouchkine et son contexte original. A noter aussi que Songe à la douceur est dénué d'ennui, ce défaut toujours préjudiciable à la lecture d'un livre peu importe son genre.Et c'est là, sa plus grande qualité.

Specliseur
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Lisons en 2017

Créée

le 11 févr. 2017

Critique lue 623 fois

2 j'aime

Specliseur

Écrit par

Critique lue 623 fois

2

D'autres avis sur Songe à la douceur

Songe à la douceur
marquise
8

Songe d'un amour d'été

Quand ils se rencontrent, Tatiana a quatorze ans, Eugène en a dix-sept. Elle a grandi bercée par des romans d'amour qu'elle rêve de rejouer, il est habité par un spleen baudelairien et se prend pour...

le 31 déc. 2016

8 j'aime

2

Songe à la douceur
jerome60
7

Critique de Songe à la douceur par jerome60

Eugène croise par hasard Tatiana dans le métro. Dix ans qu’il ne l’avait pas vue. Elle avait quatorze ans à l’époque, lui trois de plus. Cet été-là, il accompagnait son copain Lensky chaque...

le 23 août 2016

8 j'aime

Songe à la douceur
Kissed-by-fire
5

Critique de Songe à la douceur par Kissed-by-fire

Quand j’ai vu passer le dernier roman de l’auteure des Petites Reines qui avait été un énorme coup de cœur, j’ai sauté dessus. Ce roman raconte l’histoire d’Eugène et Tatiana. Lorsqu’elle avait 14...

le 20 sept. 2016

3 j'aime

Du même critique

Eiffel
Specliseur
8

Un biopic alternatif remarquable

Ce qui marque d’entrée dans Eiffel est la qualité des scènes d’époque du côté de Bordeaux où de Paris. Martin Bourboulon effectue une mise en scène épatante où chaque détail compte. Les extérieurs de...

le 13 oct. 2021

40 j'aime

Paddington
Specliseur
7

Un petit ours débonnaire dans un film drôle et optimiste

Je comprends mieux pourquoi nos voisins britanniques ont une affection si particulière pour Paddington.Ce petit ours péruvien et déraciné qui débarque à Londres a déjà un regard naïf mais pas tant...

le 14 déc. 2014

26 j'aime

3

#JeSuisLà
Specliseur
7

La destination plus que le voyage

Jesuislà est un film retors car les vingt premières minutes du film ne vous préparent volontairement pas à ce qui va suivre. En effet, le spectateur a tout juste le temps de se baigner dans la vie de...

le 7 févr. 2020

19 j'aime