Ce livre m'a été prêté par une de mes patientes qui avait été bouleversée par la lecture de ce roman. Le fait qu'elle accorde autant d'importance à ce roman au point de me le faire découvrir m'avait encouragé à ouvrir ce livre.
"Soufi, mon amour" aurait pu être un bon roman à l'eau de rose. Dans ce livre on découvre l'amour par delà les continents et les religions, à coups de quelques courriels insignifiants échangés à la va-vite.
Au cours de ses chapitres, Elif Shafak ne nous épargnera pas les poncifs habituels associés à ce genre littéraire : son personnage principal "Ella" est quadragénaire américaine, bafouée par son mari qui la trompe, sexuellement insatisfaite, au prise avec une vie de femme au foyer étouffante et aux enfants ingrats. Peut-on faire plus clichés ?
Alors quand elle découvre Doux Blasphème, roman dans le roman pour lequel elle est censée rédiger une note de lecture au comité de lecture de l'éditeur qui l'emploi désormais, elle découvre la sagesse ancestrale des soufis. Evidemment.
J'ai été contrarié par la lourdeur du style accentué en cela par une traduction expresse qui aurait sans doute bénéficié d'une relecture supplémentaire pour peaufiner le style.
Bien sûr, l'expérience ne serait pas complète sans une accumulation d'anachronisme que nous offre l'auteur qui situe son roman dans le roman dans l'Anatolie du XIIIe siècle.
Pour couronner le tout, Elif Shafak a jugé utile d'étirer son intrigue cousue de film sur plus de 450 pages.
Je reconnais que l'idée du roman dans le roman alternant les points de vue des personnages étaient une bonne idée sur le papier, mais l'exécution de ce procédé est banal et pas à la hauteur de son potentiel.
En bref, j'estime que le livre est clairement en deçà de ce que la moyenne SensCritique pourrait suggérer en terme de qualité.