Dystopie post-apo

Que voici un premier roman sombre, mais réussit !

Le récit se déroule dans le cadre de la République des 9 cités, une nation qui tente de survivre sur un continent qui se remet d'une catastrophe jamais explicitée, mais qu'on pressent écologique. En effet, les ressources manquent, la Lune a explosé (là encore sans que la raison soit bien claire) et la population a fortement réduit.

La société post catastrophe fait frémir : raciste, eugéniste, fortement clivée avec un système de castes séparant les élites du reste des laborieux composant la société et dotée d'institutions sclérosées. L'ordre social est maintenu par une police quasi omnipotente et brutale, tandis que les frontières sont étroitement surveillées par l'armée, qui tire à vue.

Bref, un régal...

Le roman est quant à lui choral, nous narrant l'histoire de trois personnages : un adolescent du cercle inférieur née d'une mère prostituée (une profession interdite dans cette société, les rapports sexuels étant strictement encadrés par la Loi) qui rêve de fuir ce pays ; une femme médecin du cercle supérieur qui tente d'échapper à un destin de "bonne épouse" et d'exercer sa profession (jugée indigne pour une femme) et un officier de l'armée qui tente de concilier son humanité et son homosexualité avec son métier de donneur de mort.

On l'aura compris vu les thématiques évoquées, ce récit ne respire pas la joie de vivre. C'est même tout le contraire tant l'ambiance oppressante de cette société transpire à chaque page. le malaise des personnages fait écho à celui du lecteur, confronté à des violences sexuelles et sexistes, des violences policières, des actes et des propos racistes.

On suit cependant ces histoires avec intérêt. la qualité d'écriture est là, les péripéties également, et malgré la noirceur, on garde l'espoir d'un meilleur avenir pour les protagonistes du roman. Je ne dirais rien ici de la fin du roman, mais je ne peux qu'encourager à la lecture de ce texte qui parle de notre société (pour ne pas dire de la France) en filigrane. Il faut cependant avoir le cœur bien accroché, et je ne recommande pas ce roman à tout le monde. Si les trigger warnings précédents vous ont refroidi, passez votre chemin.

La qualité (réelle) de ce roman ne vaut pas que vous vous fassiez du mal. Pour lecteur.ice averti.e donc.