Sous le règne de Bone par amandecherie
Chappie, la puberté douloureuse, se laisse vivre et porter par les événements. Il zappe l'école, se drogue gentiment et ne supporte plus ses parents. Il décide de s'éloigner – on découvre la raison profonde au cours du roman – de son beau-père et traîne dans l'appart de son pote Russ, où se sont incrustés des motards et occupe ses journées à dealer un peu au centre commercial. L'incendie de l'appartement va conduire Russ et Chappie à squatter une maison paumée de riches jusqu'à ce que Russ se décide à rentrer chez ses parents. Chappie, qui s'est fait tatouer deux os qui lui donnent sa nouvelle identité –Bone– s'installe dans un car scolaire abandonné avec un Jamaïcain qui lui transmet son idéal de vie... Ensemble, ils rejoignent la Jamaïque.
Le roman-fleuve est donc construit en deux parties : la première décrit la zone triste des centres commerciaux américains où on tue son ennui, la deuxième, s'il s'agit toujours de trafic de drogue se teinte de folklore jamaïcain.
Bone a la langue bien déliée d'un héritier de Holden de l'Attrape-cœurs, même si son époque l'expose à des expériences plus dangereuses. Paradoxalement, dans ce milieu organisé du trafic de drogue, transparaît un récit du passage à l'âge adulte, un apprentissage spirituel qui se fait au travers du mysticisme rasta de I-Man d'un gamin qui trouve ce qu'il n'est pas venu chercher.