L’histoire prend place dans l’Angleterre victorienne, à la toute fin du dix-neuvième siècle. Les progrès de la science sont en plein essor et il ne fait aucun doute que le changement de siècle sera un tournant décisif dans de nombreux domaines. La jeune Agathe Langley est passionnée par l’astrophysique, qu’elle étudie en cachette pour ne pas bousculer les certitudes de ses parents quand à la place de la femme dans le foyer et la société. Avec la complicité de sa gouvernante, elle enrichit ses connaissances et nourrit sa passion en se rendant régulièrement à la bibliothèque. Mais c’est sa rencontre avec Lord Stone, un voisin de leur maison de campagne, qui va jouer un rôle déterminant dans son émancipation et, changer sa vie.
En à peine quatre cent pages, Mary Orchard signe un premier roman de qualité qui reprend tous les codes du genre « récit victorien » tout en y intégrant des sujets majeurs et très actuels tels que la place de la femme dans la société ou les droits des homosexuels. Ses personnages sont attachants et très bien décrits, j’ai pris énormément de plaisir à suivre leurs aventures, leurs tourments ou la mise en place discrète d’une romance à laquelle l’héroïne ne pensait même pas. La plume est par ailleurs très agréable et l’écriture immersive m’a littéralement plongée au cœur du récit.
La science est un fil conducteur auquel je n’aurais pas forcément accrochée mais qui m’a pourtant séduite. Elle ne prend ici qu’une place relative, bien qu’importante aux personnages et à la narration, et semble avoir pris forme dans l’esprit de l’auteure au travers de recherches très riches qui mettent en avant de nombreux spécialistes de cette époque que l’on connait souvent au moins de nom, si ce n’est pour leur travaux, lorsque l’on n’est pas passionné soi-même.
Sous les étoiles de Bloomstore Manor est de plus un excellent roman pour introduire le genre auprès des adolescents par une écriture accessible qui ouvrira des portes vers les œuvres plus classiques mais incontournables de Jane Austen ou des sœurs Brontë, pour n’en citer que quelques unes.