Comme tous ces autres romans, Bukowski raconte sa vie au travers de son alter-ego, Henry Chinaski, sauf qu'il s'attaque cette fois-ci à une période de sa vie un peu différente, puisqu'il s'agit de son enfance, de son adolescence et de ses jeunes années, jusqu'à la vingtaine par là.
Je finis encore une fois touché, admiratif, presque honteux que les types comme ça n'existent plus. Avec une prose simple, honnête, qui prend aux tripes et qui sait être poétique quand il faut il narre ce qu'il a vécu avec justesse. Je me sens tout con, j'ai l'impression de ne pas avoir vécu quand je le lis, l'impression qu'il a compris quelque chose que tout le monde a oublié, quelque chose qu'il a appris au travers de tout ce qu'il raconte dans ce bouquin et qu'on finit par apercevoir nous aussi. C'est une sorte de roman d'apprentissage sans mentor, d'apprentissage à la dur, sans véritable message, juste beaucoup de dégoût et une incoercible envie de se tirer pour éviter de finir comme tous les autres, lisse, bien portant et adulte. il a ce que je ne vois nulle part ailleurs, que ce soit chez d'autres auteurs ou autour de moi, un coeur et des couilles. Je me répète quant aux autres critiques que j'ai pu faire de lui mais à chaque fois le constat est là : ce type est humain, tellement humain que ça en devient beau, et puis c'est devenu tellement rare.
Ce roman est encore plus touchant que les autres et je le recommande chaudement, il saoulera moins que ses aventures d'une nuit ou sa vie d'auteur à succès, il ne s'agit ici que d'un gosse paumé qui s'en prend plein la gueule et qui finit par comprendre qu'on est tous dans la même merde. Le problème étant que beaucoup aime ça.
Je vais m'acheter une machine à écrire, me trouver un cagibi parisien et continuer à fumer mes gauloises en y ajoutant de la piquette. Avec un peu de chance je vivrai une once de ce qu'il a connu. Bon après il ne me manquera plus que du talent, mais de nos jours, qui en a vraiment besoin ?
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