Comme tous ces autres romans, Bukowski raconte sa vie au travers de son alter-ego, Henry Chinaski, sauf qu'il s'attaque cette fois-ci à une période de sa vie un peu différente, puisqu'il s'agit de son enfance, de son adolescence et de ses jeunes années, jusqu'à la vingtaine par là.
Je finis encore une fois touché, admiratif, presque honteux que les types comme ça n'existent plus. Avec une prose simple, honnête, qui prend aux tripes et qui sait être poétique quand il faut il narre ce qu'il a vécu avec justesse. Je me sens tout con, j'ai l'impression de ne pas avoir vécu quand je le lis, l'impression qu'il a compris quelque chose que tout le monde a oublié, quelque chose qu'il a appris au travers de tout ce qu'il raconte dans ce bouquin et qu'on finit par apercevoir nous aussi. C'est une sorte de roman d'apprentissage sans mentor, d'apprentissage à la dur, sans véritable message, juste beaucoup de dégoût et une incoercible envie de se tirer pour éviter de finir comme tous les autres, lisse, bien portant et adulte. il a ce que je ne vois nulle part ailleurs, que ce soit chez d'autres auteurs ou autour de moi, un coeur et des couilles. Je me répète quant aux autres critiques que j'ai pu faire de lui mais à chaque fois le constat est là : ce type est humain, tellement humain que ça en devient beau, et puis c'est devenu tellement rare.

Ce roman est encore plus touchant que les autres et je le recommande chaudement, il saoulera moins que ses aventures d'une nuit ou sa vie d'auteur à succès, il ne s'agit ici que d'un gosse paumé qui s'en prend plein la gueule et qui finit par comprendre qu'on est tous dans la même merde. Le problème étant que beaucoup aime ça.

Je vais m'acheter une machine à écrire, me trouver un cagibi parisien et continuer à fumer mes gauloises en y ajoutant de la piquette. Avec un peu de chance je vivrai une once de ce qu'il a connu. Bon après il ne me manquera plus que du talent, mais de nos jours, qui en a vraiment besoin ?

Stavroguiness
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 24 mai 2012

Critique lue 712 fois

13 j'aime

Stavroguiness

Écrit par

Critique lue 712 fois

13

D'autres avis sur Souvenirs d'un pas grand-chose

Souvenirs d'un pas grand-chose
Pravda
10

Ces souvenirs, c'est quelque-chose pourtant.

Ce livre est un tord-boyau. C'est âpre, dur, souvent dégueulasse mais il en reste une sensation de chaleur et on finit enivré par les paroles de ce pas grand-chose de Bukowski. Il conte ici, ou...

le 17 janv. 2014

28 j'aime

9

Souvenirs d'un pas grand-chose
Stavroguiness
9

Bildungsroman

Comme tous ces autres romans, Bukowski raconte sa vie au travers de son alter-ego, Henry Chinaski, sauf qu'il s'attaque cette fois-ci à une période de sa vie un peu différente, puisqu'il s'agit de...

le 24 mai 2012

13 j'aime

Souvenirs d'un pas grand-chose
chinaskibuk
10

Enfance, souffrance, adolescence et déliquescence...

Un éclaireur avisé m'a donné envie de le relire, merci Fantski : "Ham on rye". Non traduisible en français mais parfaitement titré par Brice Matthieussent. Les premiers souvenirs remontent alors...

le 10 sept. 2019

12 j'aime

2

Du même critique

Batman & Robin
Stavroguiness
3

Adam et.....crève !

Un film très long et très pénible à regarder. Une sorte d'épreuve de volonté, un peu comme l'éternel retour de Nietzsche mais en plus kitsch et avec Arnold Schwarzenegger. Non vraiment, c'est un film...

le 29 juil. 2011

37 j'aime

1

Les Schtroumpfs
Stavroguiness
1

Bleu Fiel

Il y a être con, et être con. Et puis il y a les Schtroumpfs. J'avoue avoir du mal à trouver mes mots. Mes métaphores habituelles sur la sodomie et les bukkake me semblent bien fades face à ce que...

le 1 sept. 2011

36 j'aime

10

Les Tuche
Stavroguiness
4

Sainte ni Tuche

La première demi-heure passe bien. Le quotidien des Tuche, leur arrivée à Monaco, ça passe encore. C'est bas du front mais ça amuse, et Jean-Paul Rouve est vraiment bon, contrairement aux autres,...

le 29 juin 2011

36 j'aime

8