Après La poule et son cumin, très beau premier roman, Zineb Mekouar ne déçoit pas avec son successeur, Souviens-toi des abeilles, pourtant bien différent, très ancré dans le territoire du Haut-Atlas. Avec des allures de conte cruel, l'autrice raconte une histoire de malédiction et de transmission autour du plus vieux et plus grand rucher au monde. Ce sont de tristes lunes de miel qui accablent un village, souffrant de la sécheresse et de l'exode rural, et désolent une famille, marquée par un secret terrible que seul un garçon de 10 ans ignore encore et qui maintient sa mère, enfermée dans son propre monde, dans l'opprobre générale. Ce sont deux des quatre principaux personnages du livre, avec le grand-père, attaché aux traditions et aux croyances, figure tutélaire de son petit-fils, et le père, personnalité plus hésitante et impuissante, qui ne sait comment dialoguer avec son père, soigner sa femme ou parler avec son fils. La langue de Zineb Mekouar se déploie dans une tonalité tantôt poétique, tantôt réaliste, évoquant des thèmes tels que la transmission, l'ostracisme ou l'environnement, dans une tonalité jamais mielleuse, faisant se rejoindre tremblements de terre et des sentiments, jusqu'à un dénouement qui laisse espérer autant que douter de l'avenir.

Cinephile-doux
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Mes livres de 2024

Créée

le 15 juin 2024

Critique lue 23 fois

Cinephile-doux

Écrit par

Critique lue 23 fois

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 27 mai 2022

77 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

76 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

70 j'aime

13