Après La poule et son cumin, très beau premier roman, Zineb Mekouar ne déçoit pas avec son successeur, Souviens-toi des abeilles, pourtant bien différent, très ancré dans le territoire du Haut-Atlas. Avec des allures de conte cruel, l'autrice raconte une histoire de malédiction et de transmission autour du plus vieux et plus grand rucher au monde. Ce sont de tristes lunes de miel qui accablent un village, souffrant de la sécheresse et de l'exode rural, et désolent une famille, marquée par un secret terrible que seul un garçon de 10 ans ignore encore et qui maintient sa mère, enfermée dans son propre monde, dans l'opprobre générale. Ce sont deux des quatre principaux personnages du livre, avec le grand-père, attaché aux traditions et aux croyances, figure tutélaire de son petit-fils, et le père, personnalité plus hésitante et impuissante, qui ne sait comment dialoguer avec son père, soigner sa femme ou parler avec son fils. La langue de Zineb Mekouar se déploie dans une tonalité tantôt poétique, tantôt réaliste, évoquant des thèmes tels que la transmission, l'ostracisme ou l'environnement, dans une tonalité jamais mielleuse, faisant se rejoindre tremblements de terre et des sentiments, jusqu'à un dénouement qui laisse espérer autant que douter de l'avenir.

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le 15 juin 2024

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