Ayant passé un bon moment dans le Wastburg de Cédric Ferrand, je le suis dans son Moscow retro-futuriste. L'éditeur parle d’uchronie, il est assez complexe de définir le temps de l'action, j'ai plus eu la sensation d'un roman post-apo.
En compagnie de Méhoudar qui débute son nouvel emploi dans la société d'ambulance gouvernementale, nous allons découvrir une Russie jamais sortie du stalinisme par le prisme de ses petites mains. Naviguant entre corruption et secret d'état notre équipe d'ambulanciers forts en gueule trace sa route en gardant la tête basse lorsqu’arrive une compagnie étrangère injectée d'argent "de l'Ouest" aux méthodes diamétralement différentes.
La critique des modèles soviétique et ultra libéral est sous-jacente mais elle ne prend pas le pas sur l'ambiance très réussie du froid moscovite perçu depuis l'ambulance. La critique rend les personnages et les discussions grinçants sans en faire un livre pesant par son propos politique.
Je n'aime pas trop dire qu'un bouquin est un page-turner, après tout si le livre est bon on ne le lâche pas qu'il soit facile à lire ou non. Pourtant c'est le cas de Sovok, car après sa lecture quand on regarde en arrière on se rend compte qu'il ne s'est pas passé grand chose dans l'intrigue et qu'on ne s'est pourtant pas ennuyé une seule seconde.
Une histoire de débrouille et de conflit des "petites gens" naviguant entre SF et post-apo bien agréable: 7/10