Essai très instructif pour toute personne fascinée par l'urbanisme et son rôle dans la SF, principalement par le biais de l'analyse sociologique.
Je m'attendais, au vu du titre, à un passage en revue extrapolé des mégapoles issues des grands classiques de la SF, un peu à la manière du "Guide des 1000 planètes" de la BD Valérian ; il n'en est rien.
Passé quelques chapitres d'introduction insistant sur l'effet dramatique et le fort impact visuel de ces villes suscitant l'émerveillement ou l'anxiété du spectateur, on est parti sur un pilonnage en règle de ces dernières sur l'ensemble du livre.
L'auteur va démontrer à quel point ces environnements sont essentiellement synonymes de dystopie en établissant des parallèles avec les affres du monde réel, et comment ce dernier influence les univers SF. Mais aussi comment la SF influence le réel avec une volonté manifeste de transposer ces schémas de société hautement désirables pour les classes sommitales (projets démentiels de l'Arabie Saoudite pour ne donner qu'un exemple).
Tout y passe : symbole du capitalisme, mise en exergue des inégalités sociales, lutte des classes sur un plan vertical, surveillance généralisée, surconsommation encouragée, foyer de la criminalité…
Les réalisateurs et auteurs se servent donc de la ville principalement comme une critique du système, sourcée par de nombreuses références culturelles (sélections très intéressantes par ailleurs).
La publication date de 2019, et certains éléments sont forcément absents de l'analyse (avènement de l'IA).
En résumé, une lecture qui démolit bien la ville, vue globalement comme une dystopie, ce qui est malheureusement une réalité sur plein d'aspects.
J'aurais aimé y trouver un peu plus d'éléments positifs, car pour ce qui est de rêver, on repassera !