J'ai cru abandonner mais finalement, en lisant en diagonale, ça passe. C'est même plutôt bien car je peux vous livrer cette phrase qui illustre à elle seule toute la médiocrité de la démarche littéraire :
"Elle marcha vers moi, avec Hiroshima dans l'oeil droit et Nagasaki dans l'oeil gauche."
Au-delà du manque de finesse absolue de cette phrase, c'est assez étrange venant d'une personne qui se dit à plusieurs reprises sensible à la culture japonaise (et on ne parle pas ici de son expérience professionnelle qui, somme toute, pourrait se passer dans les bureaux de n'importe quel pays).
Il ne suffit pas d'évoquer Tanizaki et Oshima pour rattraper le sentiment de tartufferie de ce petit roman. Quand on pense au potentiel du sujet, on ne peut que regretter de voir madame Nothomb accoucher d'un texte bancal, sans aucun pouvoir d'évocation, incapable de restituer la moindre émotion littéraire. Bref un néant bien mal dissimulé par l'humour essentiellement basé sur l'inadaptation absurde du personnage. Caricature, cliché, tout y passe.