Sublimes paroles et idioties de Nasr Eddin Hodja par BibliOrnitho
Nasr Eddin Hodja vécu en Turquie aux alentours du XIIIe siècle. Musulman, il exerça tour à tour les professions de maître d'école coranique, de cadi, de bouffon de Tamerlan ou encore de gardien d'oies. Il est considéré comme un sage, un savant qu'on vient parfois consulter de loin.
Ce recueil s'articule en une succession de courtes saynètes de quelques lignes à une page. Des brèves de comptoir bouffonnes, absurdes qui m'ont fait rire. Un livre jubilatoire qui se lit très vite, qui peut se lire par petites touches, excellent pour le moral. Je connaissais certaines de ces histoires, entendues il y a fort longtemps, peut-être reprises dans des contes pour enfants dont j'aurais gardé souvenir.
Un moment de bonheur.
Un remède pour l'intelligence.
Il y avait dans le village voisin un garçon bête, mais bête au point d'avoir du mal à reconnaître ses parents, lesquesl décidèrent, un jour, de consulter le Hodja :
- Nasr Eddin, saisi-tu le moyen de faire revenir un peu d'intelligence à notre fils, juste assez pour qu'il puisse garder les oies sans nous en perdre une par jour ?
- Vous ne pouviez pas mieux tomber, répond le Hodja : je connais la recette des pilules miraculeuses. Revenez demain.
Une fois seul, Nasr Eddin ramasse des crottes de bique et les roules dans le sucre une par une.
Le lendemain, les parents sont de retour, accompagnés de leur idiot, auquel Nasr Eddin tend deux « pilules » :
- Tiens, mon fils, goûte-moi un peu ça, qui va te faire marcher la cervelle.
Le garçon les prend et les met dans sa bouche :
- Mais c'est de la merde ! s'écrie-t-il en les recrachant aussitôt.
- Vous voyez, triomphe Nasr Eddin en se tournant vers les parents, ça vient, ça vient !
Ecrire et marcher.
- Nasr Eddin, j'ai une lettre importante à envoyer à Istanbul. Tu sais bien que je n'ai pas été à l'école : veux-tu me l'écrire ?
- Excuse-moi, répond Nasr Eddin. J'ai mal aux pieds.
- Tu te sers donc de tes pieds pour écrire ?
- Non, avec les pieds, je marche, mais j'écris tellement mal qu'il faut que j'aille moi-même auprès du destinataire pour lui lire la lettre.
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