Pas impérial, mais quand même. #penseesenvrac
On l'attendait depuis Lunar Park et son annonce dans les interviews, la suite du minimaliste et monstrueux et obsédant Less Than Zero est sortie. On en a parlé et parlé encore encore, en bien dans les magazines et entre nous et beaucoup ont été déçus.
Stylistiquement, le retour du minimalisme est un plaisir nostalgique, une madeleine de Proust, bien qu'il n'atteigne pas la puissance de LTZ, sûrement parce que le contenu en est différent. L'analyse de LTZ, et de son adaptation est particulièrement brillante.
Clay a changé, parce que de celui qui voulait voir le pire, il est devenu celui qui le fait. Cela permet à Ellis de dresser un tableau des vicissitudes de l'âme humaine dans toute sa noirceur, constat pessimiste mais pas forcément faux.
Ce qui est assez génial est qu'au final Ellis reprend et redéveloppe la plupart des thèmes qu'il avait déjà abordés dans ses livres précédents. Los Angeles et la vacuité de LTZ, la modernité affolante d'American Psycho (et son sexe crade, un peu superflu de la fin, oui, effectivement), la quête de la célébrité de Glamorama, les errements sentimentaux, les manipulations relationnelles des Lois de l'Attraction, et la paranoïa de Lunar Park se retrouvent condensées ici. Aussi; c'est un des seuls livres que j'ai lus qui intégrait aussi bien la technologie et son influence sur nos relations.
En soi, l'intrigue n'a pas d'intérêt, et comme Clay, nous ferions mieux de nous en foutre.
Alors oui, le livre est beaucoup trop court et la fin est bâclée, mais sérieusement, est-ce qu'Ellis a jamais vraiment bien fini un bouquin? Lunar Park, peut-être...