Pour ceux qui s'intéressent au monde des comics, a priori, nul besoin de présenter Grant Morrison. Pour ma part, je l'ai découvert avec son run Batman où il introduit Damian Wayne, ainsi que son roman Arkham Asylum.
Concernant cet essai, je suis assez réservé. Je m'attendais à un ouvrage proche de la Psychanalyse des contes de fées de Bruno Bettleheim, et, même si cet aspect était quelque peu présent dans le livre, celui-ci digresse à de nombreuses reprises en récit autobiographique. Certes, Grant Morrison a eu un impact important dans les histoires de super-héros... mais a-t-on vraiment envie de savoir que son père communiste trompait sa mère avec une femme plus jeune, qu'il se drogue pour écrire, que jeune, il était obsédé par la perte de sa virginité, ou qu'il est allé faire du saut à l'élastique (véridique, il raconte vraiment ça dans son livre !). Je le soupçonne même de faire pas mal d'auto-promotion en abordant certaines de ses histoires les moins connues.
Certains lecteurs y trouveront leur compte, mais ce n'est pas ce qui est promis par la présentation du livre (et personnellement, ça ne m'intéresse pas).
Quant au contenu en rapport... il y a beaucoup de parties consacrées à l'histoire pure et simple des comics, aussi, si vous connaissez un peu le domaine, vous n'y apprendrez pas grand chose. Néanmoins, c'est je présume un mal nécessaire pour aborder son sujet, et il est vrai que certains chapitres s'avèrent très intéressants. Le contenu est agencé de façon assez maladroite (exemple, un chapitre intitulé "Superman sur le Divan" est consacré à moitié à Superman, puis d'un coup sans la moindre transition, passe sur Batman...).
Au final, l'intérêt de l'ouvrage, sans être mauvais, est assez limité, et il aurait gagné à être plus centré sur son sujet.