Sur la plage de Chesil par Sauvage
Lu d'une traite, une impression mitigée laissée à l'issue de la lecture.
Deux jeunes et vierges mariés du début des années soixante, empêtrés avec leur corps, le soir de leur nuit de noces. Les premières pages du roman amusent, malgré la délicatesse du sujet. La suite déçoit car, au final, ce qui distrayait tantôt finit par devenir plus insignifiant. Un livre sans intrigue. Le décor est planté dès le début du roman et on comprend vite que les choses n'iront pas plus loin. Il y a cette chambre, cet huis-clos renfermant deux amoureux dont les attentes s'opposent : tandis que l'un n'attend que la consommation tant attendue du mariage, l'autre est plus que terrorisée par cette perspective. Rien de plus ne se passe, Ian McEwan se contente de nous fournir quelques flashbacks retraçant les parcours de nos deux tourtereaux débutants, distillant des précisions qui n'en finissent pas de nous faire languir : à quand le dénouement ?
L'impatience va croissant, plus que trente pages, puis vingt, dix... Et finalement, contre toute attente, la fin déroute par la dernière leçon qui nous est donnée.
« Voilà comment on peut radicalement changer le cours d'une vie : en ne faisant rien ». Cette phrase ne peut s'empêcher de résonner dans nos têtes en faisant écho à nos propres existences.
Une fin de roman déroutante. On sort de la simple tristesse provoquée par empathie pour ce spectacle d'ébats amoureux navrants, pour entrer dans une réflexion plus personnelle de nos choix et de notre destin.