Attention : livre estampillé "culte", et qui manifestement continue de dérouter ses lecteurs. Le livre-phare de la Beat Generation s'est d'abord attiré l’opprobre de l’Amérique puritaine pour les mœurs libérées de ses héros ; aujourd'hui il déçoit les adolescents en mal de sensations, attirés par cette réputation sulfureuse, lesquels s'attendent à une suite de clips underground et épileptiques.
Mais Sur La Route est avant tout une ode au mythe américain, aux grands espaces. Les virées de Sal et de son flamboyant compagnon Dean sont autant de recherches éperdues de liberté, menées sur un rythme effréné et déroutant, magnifiées par la prose spectaculaire de l'auteur. L'écueil est de chercher à trop conceptualiser, trop décortiquer le récit.. pour ma part je me suis contenté de suivre sans réfléchir l’indescriptible élan qui les mène d'un bout à l'autre des Etats-Unis.
Au final, l'impression d'avoir bel et bien tenu une sorte de "monument" entre les mains.. mais si Jack Kerouac a détonné et bousculé les conventions, est-ce vraiment son livre qui aurait du être érigé en monument? Car avec le recul, la partition avait déjà été joué avec autant de talent, presque trente ans auparavant, par un certain John Fante (cf. son propre cycle autobiographique : 'La Route de Los Angeles', 'Bandini', 'Demande à la Poussière' puis bien plus tard 'Rêves de Bunker Hill') .....