Nadine
Nadine, j'ai peur de t'écrire ce que j'ai à t'écrire petite soeur coeur grenadinepromenades sur une plage noire promesses sur une page blanchedans des couloirs trop longsdes portes ferméesdes...
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le 18 nov. 2023
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Mes larmes aveuglées leur lumière rayonne...
Le principe d’élection est indissociable de celui de damnation. Au sein de ce système dualiste, il n’existe guère d’échappatoire. Ou bien l’individu est élu, ou bien il est damné. L’élection-damnation obéit à des critères évaluables à travers l’examen de conscience, lorsque celle-ci est claire, et la Justification. Cette dernière procède à une auto-évaluation : validé-je ou non les critères de l’élection ?
Avec l’anomie induite depuis la Réforme et le rationalisme, en Occident du moins, le principe d’élection semble avoir subi une sécularisation, sa sémantique se reproduit, pour ne pas écrire – se calque, sur les anciennes notions sociologiques de reconnaissance et de distinction. Glissement du champ moral vers le champ esthétique. C’est la porte ouverte à tous les excès inverses.
Par exemple, l’homo contemporain n’est-il pas en quête de reconnaissance dans le regard de quelqu’un ? Autant, le principe d’élection sécularisée relève du sentiment de celle-ci. Autant le sentiment est-il une forme sécularisée de la foi. Ceci explique bien des déboires sentimentaux de l’homo ultra-moderne. Cette situation affective conduit celui-ci à une forme idolâtre d’auto-culte, de culte narcissique de l’autre. Ce sentiment se trouve validé par des signes, comme naguère la réussite matérielle fut un signe pour les pionniers protestants. Chercher des preuves d’amour dans les signes du visage d’autrui, ce n’est jamais que chercher les preuves de son élection dans le regard d’un être. Or, le visage est comme le tsimtsoum, le deus absconditus, ce dieu caché. Il dissimule et dévoile (l'emprunt est levinasien). Il accomplit ces deux modalités en même temps. Son signe est toujours un déjà-caché. Son masque est toujours un révélé. Comment pouvons-nous nous fier aux miroitements amoureux ? Ces jeux de séduction en témoignent, qui se livrent à une bataille croisée, entre conquête d’autrui et retraite tactique. L’amour est la continuation de la guerre par d’autres moyens. En cas de non-réciprocité, c’est tout l’ego qui chancelle. On se damne. On sacrifie ses yeux. Ceux-ci pleurent du silence. Pleurer, c’est dire en sang. Elles parlent, les larmes aveugles.
Nous souffrons puisque la vie. Mais ne vivons que de mort.
La suprême souffrance retourne au néant, Mort s’ensuit.
Chaque vie est donc une hypothèque, chaque projet de vie une hypothèse. Une mort à crédit.
Chaque être est une personne. Personne.
Personne est l’absent de chaque vie.
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il y a 3 jours
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