Les fans de Donald Westlake le savent : l'écrivain a une affection particulière pour son rejeton John Dortmunder. Il faut dire que le bougre lui a permis d'asseoir une renommée internationale, mais également de s'offrir (ainsi qu'à nous) de bonnes tranches de rigolades. Et puis, il y a un plaisir incomparable à retrouver l'énergumène pour un coup qui va encore lui attirer des ennuis.
En même temps, on ne change pas une équipe qui gaffe. Et le changement, Dortmunder et sa bande, ils aiment pas. Alors quand ils réalisent que leur QG, le O.J Bar & Grill, est repris par des messieurs un peu louches, ce n'est pas la joie. D'accord, ils ont un plan dans les tuyaux (subtiliser les richesses d'un odieux receleur dans sa résidence vide), mais quand même. Hors de question de laisser leur repaire tomber entre des mains sales. Deux objectifs à atteindre. Déjà qu'un, c'est souvent une galère monstre pour nos braqueurs, imaginez deux...
Donald Westlake lance rapidement les hostilités avec une série de personnages et d'évènements à priori séparés (géographiquement) mais qui vont inévitablement se percuter. Oui, chez le romancier, ça se finit rarement dans l'allégresse. Surveille tes arrières est peut-être l'un des opus les plus dépouillés (peu de descriptions) de la série. De fait, il se dévore en quelques jours et ça se passe sans le moindre heurt. Dans le style, je le rapprocherai d'un Mauvaises Nouvelles, qui passait pas mal de temps sur un protagoniste secondaire. Ici, il s'agit de Preston Fareweather, le receleur imbuvable que nos "héros" doivent dépouiller. L'ensemble tient plutôt bien, le sourire fréquemment de mise (la magie Westlake prend toujours) et c'est toujours une joie de retrouver nos charlots.
Un plaisir un peu comparable à celui de recroiser certains vieux amis avec lesquels partager de bons moments de camaraderie.
Si je ne me suis pas autant régalé que pour certaines autres aventures (Dégâts des Eaux, Pourquoi moi?, Jimmy The Kid), c'est parce que la mécanique est trop rodée pour offrir de vrais moments de délires. Par contre, ça n'enlève en rien les qualités indéniables du roman, qui sait divertir et faire rire.

ConFuCkamuS
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le 26 janv. 2020

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