Deuxième roman dans la collection Série Noire de Jean-Bernard Pouy après l'excellent et très iconoclaste "nous avons brûlé une sainte".
Changement complet de tonalité. Dans ce deuxième roman, le narrateur Charles Emile Gadde surnommé "Dumbo" à cause d'une "tache de vin" qui le défigure est revenu de bien des choses, bien des expériences. Pour l'heure, il est le factotum d'un groupe de rock pour installer et démonter la scène et le matos, pour jouer aussi le service d'ordre face aux débordements possibles d'un public trop enthousiaste. Un jour, une groupie, Suzanne, plus insistante que les autres, tente par tous les moyens de s'immiscer dans le groupe pour vivre une expérience inoubliable. Elle utilise l'influence de Dumbo pour pénétrer et se retrouve plongée dans une orgie où on consomme de tout de l'alcool aux stupéfiants en passant par les groupies. Au point que plus personne ne sait plus où se trouve le nord … Au point que Suzanne est retrouvée morte le lendemain après avoir subi tous les sévices possibles et imaginables.
La police enquête et finalement tombe sur un turc qui "avoue" puis se suicide clôturant l'enquête. Mais Dumbo, pas du tout convaincu par cette conclusion, s'en veut de l'avoir introduite, d'autant qu'elle lui avait fait une bise pour le remercier, sans remarquer sa "tache de vin" … Aussi, il va mener l'enquête de son côté auprès des membres du groupe …
En parallèle, JB Pouy narre l'histoire d'une actrice talentueuse et célèbre qui fuit son milieu de paillettes. Pendant pas mal de temps, je me suis demandé ce qu'elle venait faire dans cette histoire. Jusqu'à ce que, évidemment, JP Pouy provoque la rencontre. Évidemment, ça matche entre Dumbo et la belle actrice.
Et tout aussi évidemment, cette deuxième histoire affadit considérablement le roman où on a l'impression que Pouy a trop voulu en mettre ou s'est tout simplement dispersé dans ses objectifs.
De toute façon, on ne trouve pas dans ce roman la verve qui m'avait tant plu dans "Nous avons brûlé une sainte".
Un roman que je trouve un peu bancal, pas très abouti. Mais il me reste six ou sept autres romans de Pouy à commenter où je pourrai me rattraper …