Ça commence par un bouton, un vilain bouton qui défigure Sweet Harmony, un bubon qui n’a rien à faire sur son menton et qui pose question. Pourquoi ? Malgré les multiples programmes qui compensent tous les aléas de sa physiologie, cet accident survenu est une anomalie. Elle s’en réfère à son fournisseur de santé, Fullife, qu’elle paie si cher pour être une meilleure version d’elle-même…
L’irruption de la technologie dans le quotidien, on connait et peu à peu on s’habitue à ce soutien perpétuel de notre mémoire, de nos praxies, de la gestion de notre quotidien. Un pas de plus et c’est le fonctionnement de nos corps qui pourrait être l’objet non seulement d’un contrôle, c’est déjà le cas , mais aussi d’une correction automatique de toute déviance du système, et pas seulement de ce qui est vital.
On ne se penche pas ici sur l’aspect technique et tant mieux, en revanche le piège du toujours plus et l’addiction sont au coeur du propos. La tentation qui expose au surendettement, point n’est besoin de procès technologique pour qu’elle s’immisce chez les plus démunis.
C’est une belle fable qui dit beaucoup de nos illusions, de notre recherche d’une vie meilleure, pour les mauvaises raisons et avec les mauvais moyens. J’ai vraiment beaucoup aimé ce roman, simple d’accès mais lourd de sous-entendus, dont l‘humour tente de détendre l’atmosphère.