Kasienka et sa mère ont quitté la Pologne pour l'Angleterre où l'épouse vient chercher son mari parti des mois plus tôt. La vie n'a rien d'un rêve, elle tient même presque du cauchemar, celui dont on peine à se réveiller. Logement insalubre, travail mal payé, déclassé scolairement, la mère et la fille se désolent de cette existence au rabais.
Pour échapper au harcèlement scolaire et sa solitude, l'adolescente s'immerge dans l'eau chlorée de la piscine dans laquelle est reprend pied et se libère du poids de ses problèmes. Par ailleurs, elle y rencontre William, membre du club de natation du collège, dont le regard pénétrant devient une bouée de secours inespérée.
Swimming pool est un roman en vers libres qui aborde avec une grande justesse la difficulté de s'intégrer à une nouvelle société lorsque l'on est immigré. Si le récit aborde d'autres thématiques assez difficiles comme le harcèlement ou le divorce, c'est aussi une très belle histoire sur l'adolescence et ses premiers émois.
Sarah Crossan a su parfaitement décrire la mécanique du harcèlement entre filles, souvent teinté de jalousie, qui s'exprime par le rejet et l'exclusion du groupe et suscite bien souvent l'incompréhension de la victime. Derrière les difficultés, le texte se pare de magnifiques couleurs pour exprimer le rôle positif de la pratique sportive, ses bienfaits sur le corps et l'esprit, et vient ainsi donner tout son sens au titre anglais.