Sylvia a tous les atours du polar classique : un détective ténébreux et désabusé, une enquête dans les pires bouges des USA, son lot de raclures et de pourris en tout genre... Pourtant le roman n'est pas aussi cliché que ça. Ici, pas de meurtre, de rebondissements ou de courses poursuites, et à peine quelques coups de poing échangé en milieu de bouquin.
Notre privé traîne sa carcasse dépressive à travers les Etats-Unis et semble reprendre goût à la vie par le biais de cette enquête, et donc de cette Sylvia, qu'il apprend à connaitre sans jamais la rencontrer.
Mais comme tant de gens trop solitaires, ce n'est qu'à travers un autre être que j'ai pu prendre conscience de cette solitude.
A travers ses investigations, il rencontrera toute une collection de personnages déglingués par la vie, de salauds corrompus, de putes friquées et de prêtres cabossés. Avec toujours un point commun : l'ombre de Sylvia, personnage fort et central à cette histoire, qui a plané à un moment ou à un autre sur la vie de ceux-ci.
L'écriture est fluide et l'histoire prenante...jusqu'à un certain point. J'ai trouvé l'enquête passionnante au départ, mais redondante sur la durée, le découpage du récit étant toujours le même : il arrive dans une ville et rencontre un homme (pourri) et/ou une femme ayant côtoyé Sylvia. Le final m'a paru aussi excessivement bavard, ça a un peu entaché mon ressenti sur ce livre que j'ai beaucoup aimé dans ses 2 premiers tiers.
Sylvia est tout de même un polar très bien écrit, prenant, et avec de jolies fulgurances sur l'amour, la solitude, les cicatrices du passé, les femmes, la vie, tout ça !