La plus belle nouvelle du monde, égalité peut-être, je n'en ai pas lu assez...
Un narrateur se souvient, dans une langue de poète que j'adule pour sa fluidité et sa beauté, mais qui pourrait, je suppose, agacer par sa préciosité, de deux femmes qu'il a aimé, une brune et une blonde, une innacessible et une douce et matérielle... Il fuit donc l'actrice qui le fascine actuellement, à la recherche de ses premières rêveries féminine, au pays de son enfance. Mais les choses ont changé là-bas...Enfin, plus tard, on comprend que ce dont il s'agissait, c'était en fait un écrivain qui se souvenait qu'il se souvenait...
Rêverie poétique sur l'amour, sur le souvenir, sur le temps perdu, sur la constitution du moi, un petit chef-d'oeuvre de 80 pages... Bref, c'est du Proust condensé avant Proust.
"Je me sentais vivre en elle, et elle vivait pour moi seul. Son sourire me remplissait d'une béatitude infinie ; la vibration de sa voix si douce et cependant fortement timbrée me faisait tressaillir de joie et d'amour. Elle avait pour moi toutes les perfections, elle répondait à tous mes enthousiasmes, à tous mes caprices - belle comme le jour aux feux de la rampe qui l'éclairait d'en bas..."