Il ne s'agit ni d'un film sur Mozart, ni d'un film sur sa musique, mais bien évidemment d'une réflexion sur le rapport au génie. Réflexion à mon sens absolument inintéressante, car elle veut absolument se baser sur un sentiment d'infériorité qui est bien l'aspect le plus mineur et inintéressant de ce rapport. Bref c'est un film sur presque rien et à mon sens faussement modeste, parce que Forman n'est pas franchement un Salieri...
S'ajoute à cela un travail sur la musique de Mozart (dont je ne suis pas toujours le plus grand fan, je l'admets) digne du plus mauvais côté de Stanley Kubrick : illustrateur, surligné, empesé, bref, lourdingue et maladroit. Cela culmine dans une scène d'un ridicule achevé, celle de la dictée du Requiem à Salieri sur le lit de mort. Le pathos recherché par Forman ne fait que souligner le côté pompier de la musique, incroyable exploit sans aucun doute digne des pires adaptations de films en livres.
Il faut d'ailleurs noter que ce film est aussi le lieu d'un des cabotinages les plus insupportables qu'il m'ait été donné de voir, n'étant pas bien loin d'égaler de Funès dans ses meilleurs moments. L'interprétation de Tom Hulce ne me paraît aucunement justifiable pas même par des éléments biographiques dont il faut bien le dire le reste du film n'a que faire. C'est probablement pour renforcer le propos du film sur l'incompréhensible génie, et une fois de plus je ne peux que m'élever contre cette conception du grand artiste et me plaindre encore du surlignage au stabilo rose fluo de Forman.
5/10 tout de même car il y a des côtés techniques très réussis (le décor, les costumes, la lumière...), et car ce film aura été l'occasion pour de discussion intéressante, preuve de certaines qualités je suppose, même s'il m'a absolument insupporté au visionnage.