Une idée, le vocabulaire qui y correspond et un exemple pour les mettre en pratique (photos à l'appui) : le système est simple, le résultat l'est aussi, mais dans le bon sens du terme. Qu'est ce qu'un gros plan ? Un champ-contrechamp ? Un jump-cut ? Quel effet cela a-t'il sur le public et sur la narration ? Des questions essentielles pour, avant même de se lancer dans une analyse, comprendre ce qui fait d'un champ lexical solide le moyen idéal pour mieux apprécier un film, y compris ceux qu'on connait sur le bout des doigts.
Davantage dictionnaire illustré que livre d'analyse, Techniques narratives du cinéma ne compte pas parmi ces ouvrages faits pour être lus d'une traite, même si la brièveté et la précision du texte s'y prêtent. Car s'il permet d'acquérir un vocabulaire précieux pour qui cherche à exprimer son point de vue de façon convaincante, ce formidable bouquin au format Cinémascope (vous savez, celui qu'on galère toujours à ranger au milieu des autres) ressemble davantage à une boîte à outils qu'à un guide voué à former la cinéphilie de ses lecteurs. Et c'est justement ce qui en fait tout l'intérêt : le choix des films pour illustrer les exemples sont inévitablement le fruit des goûts de l'auteur (La Leçon de Piano est régulièrement cité), mais jamais il ne s'en sert pour marquer la supériorité du film choisi sur le genre auquel il appartient. Preuve en est la très large fourchette temporelle où l'auteur va puiser pour donner corps à ses démonstrations, Citizen Kane y côtoyant sans condescendance Kill Bill et Le Fabuleux destin d'Amélie Poulain.
En un mot comme en cent : un vrai bon bouquin de cinéma, bien pensé et bien emballé.