L’auteur nous embarque dans un récit où chaque chapitre est une découverte : découverte de ces fées qui vivaient en harmonie sur terre avant que les humains ne découvrent le fer qui intoxique leur organisme. Alors elles se sont enfuient sous terre gardant toujours un œil sur ce peuple qui les a banni de la surface de la planète. Au départ les relations sont plutôt tendues, et les faes, peuple plutôt traditionaliste ira même jusqu’à voler des enfants humains pour se départir de certains de leur progéniture imparfaite. Il y aura des guerres, des réconciliations, des errances, des questions. Et un humain qui naviguera plus facilement que les autres dans ce monde fantastique pour une raison des plus étonnantes.
Dans ces miscellanées Sara Doke fait preuve d’audace. Chaque chapitre contient sa propre identité narrative. Les propos sont pris en charge par des narrateurs différents, la trame même du récit nous emporte dans des flash-back qui nous permettent de mieux comprendre les tenants et les aboutissants de ce qui se trame sous terre. Que ce soit sous forme de compte rendu médiatique, de journal de bord, d’interview, de lettre ou d’une narration plus classique, Sara Doke prend le lecteur par la main et ne le lâche pas. On navigue dans des questionnements qui font écho à notre société, avec une jeunesse désœuvrée, laissée pour compte, et des interrogations plus globales sur le genre humain et le sort réservé à notre planète. Pour lier le tout un savant mélange de magie et de technologie.
Outre le côté littéraire Techno Faérie est un objet hors norme de par sa composition. Si l’histoire en elle-même se développe sur 195 pages, la dernière partie de l’ouvrage nous propose de découvrir sur plus de 150 pages un répertoire détaillé des 88 principales faes illustrés par pas moins de 19 grands noms, de Philippe Caza en passant par Nicolas Fructus, Mandy ou encore Sandrine Gestin. Une diversité qui en réjouira plus d’un.