Critique de Ténèbre par Charybde2
Dans l’ombre subtile de Joseph Conrad, au cœur de la ténèbre coloniale du Congo de Léopold, un extraordinaire démantèlement amoureux et métaphorique. Sur le blog Charybde 27 :
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le 31 mai 2020
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En 1890, le jeune géomètre Pierre Claes, originaire de Bruges, est envoyé par son pays aux confins du Congo belge, afin d’y matérialiser la frontière négociée entre états colonialistes lors de la Conférence de Berlin cinq ans plus tôt. Sa périlleuse expédition va lui faire croiser la route de son propre père, disparu il y a bien longtemps en abandonnant femme et enfant, et aussi d’un étrange petit Chinois, Xi Xiao, tatoueur-découpeur de son métier.
La première partie du roman, bien que parfois bizarre, s’avère très accessible et plutôt prometteuse, alors que le lecteur pense se retrouver plongé dans un récit d’aventure historique pointant le racisme colonialiste en Afrique. L’histoire du très éprouvant voyage de Claes, où les Blancs tombent comme des mouches sous les assauts des fièvres et de la malaria, côtoie celle des pérégrinations de son père, nous faisant croiser aussi bien les explorateurs Stanley et Pierre Savorgnan de Brazza, qu’un Baudelaire mourant et un Verlaine aux prises avec l’alcool.
Mais voilà que tout se met à dérailler au mitan du livre, dans ce qui devient un délire onirique et surréaliste où se mêlent jusqu’à l’obsession plaisir, sexe, torture et folie, en un cocktail sauvage et morbide à vous flanquer la nausée. Au fur et à mesure qu’ils s’enfoncent en Afrique Noire, les colons européens sombrent au plus profond de leurs propres ténèbres intérieures. L’écoeurement et l’ennui ne m’ont alors plus quittée, dans une lecture que j’ai eu grand peine à mener à son terme.
Je n’ai pas du tout été réceptive à cette histoire, certes indéniablement maîtrisée quant à sa construction et à son écriture, mais si absurde et cauchemardesque qu’il m’a semblé y étouffer jusqu’au malaise, dans une pénible et immonde descente aux enfers aussi terrifiante que la peinture de Jérôme Bosch.
Créée
le 12 sept. 2020
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