Quel deuxième tome épuisant. On se croirait dans un mauvais plagiat de Shakespeare... Et c'en est un, l'autrice Stephanie Meyer ne cachant même pas ses "inspirations" (son pompage vampirique) en faisant citer du Shakespeare à Bella toutes les dix minutes (oui, on a compris, on est dans Romeo et Juliette). On a donc les deux amants qui se convoitent tendrement au départ, puis l'élément perturbateur arrive (c'est dangereux, le papier-cadeau) qui écarte le Roméo loin de sa Juliette pour son bien ("je ne veux pas te faire du mal"... à prononcer avec le dos de la main plaquée sur le front et le regard au ciel larmoyant). Mais la Juliette ne peut vivre sans son aimé, donc elle fait n'importe quoi : elle déprime sec, elle copine avec Jacob sans voir les centaines de panneaux "je suis amoureux de toi" qui l'entourent, elle se prend pour Jeanne d'Arc en entendant Edward lui dicter sa conduite comme une marionnette, elle saute du haut de la falaise, et on en passe... Sauf qu'avec les visions "à peu près" d'Alice (la vampire clairvoyante), Edward en conclut que sa bienaimée s'est donnée la mort, donc Roméo va nous faire ses adieux en grandes pompes à Rome pour rejoindre dans l'au-delà sa Juliette, tandis que ladite Juju se désespère d'apprendre ce triste plan de mise à mort, et veut arrêter le bras vengeur d'Ed à temps... Et de son côté, Jacob n'arrive pas à conclure malgré ses tentatives ultra-lourdes (il lui fait tellement du pied qu'il devrait s'en casser les orteils) et décide de la "ghoster" (la fuir et ne pas lui répondre). Bigre. Même à le résumer, la niaiserie nous remplit les yeux, et l'on se demande comment on a fait pour tenir presque 600 pages de ce trio de drama-queens dignes d'une télé-réalité. On ne voit presque plus Edward au profit de Jacob, et l'on peut dire que l'on a perdu au change : il est simplement le gars lourd narcissique qui se fait tout seul des idées, qui force les choses comme un vrai beauf, et jalouse comme une diva dès qu'il n'obtient pas ce qu'il veut (ou que l'ex de Bella revient dans la conversation), bref un petit roquet. Tout à fait insignifiant pour nous, voire même épuisant d'immaturité. On comprend très tôt son secret, l'autrice n'étant pas très fine dans son suspens, et l'on a cette désagréable impression qu'on devrait applaudir de surprise lors de la révélation, alors qu'on a compris le truc dès le départ. On remarque moins son style d'écriture toujours approximatif, étant trop outré par l'intrigue en elle-même (le fond cache la forme). Un mélo en grandes pompes qui a tout (mal) copié sur Shakespeare. Stephanie Meyer, cette (vraie) vampire de la bonne littérature...