L'illustration du coffret interpelle, à l'évidence : la tête de l'endosquelette, sortant des flammes du jugement dernier, frappe l'oeil, comme le Terminator est aujourd'hui entré dans la culture populaire. La main se porte donc vers l'objet, très joli. Le slipcase cartonné et épais abrite l'ouvrage, donnant un aspect assez luxueux. Mais le livre lui-même apparaît, peut être, un peu petit niveau format (22x24). Ce n'est pas grave.
Le livre s'ouvre et révèle une iconographie assez variée, qui balance entre photos du film, instantanés de plateau et quelques recherches graphiques que personnellement, j'aurais voulu plus foisonnantes. Mais on n'est pas dans un art of, ici. Et ce léger manque est de toute façon en partie comblé par quelques goodies, contenus dans des enveloppes transparentes, des reproductions de documents ou autres mémorabilias. Ajouts sympathiques et originaux.
Le texte, lui, s'attarde sur les circonstances de la création, de la production et du tournage des deux premiers opus de Terminator. Intéressant, immersif, informatif, il n'éclaire cependant pas tant le contexte des oeuvres que le caractère de celui qui leur a donné naissance. Car entre des producteurs d'abord réticents, son association avec Gale Ann Hurd, la recherche de son interprète principal et le coup double de la réussite, l'anatomie du mythe, c'est aussi, en creux, celui de James Cameron, dont le livre entretient finalement la légende, imbriquée intimement avec celle de ses films. Car le Terminator, son côté acharné et implacable, le livre en fait finalement une métaphore de la nature perfectionniste et intransigeante du réalisateur canadien, dépeint comme un jusqu'au boutiste artistique absolu.
Le livre revient donc sur certaines légendes, parfois pour les perpétuer, parfois pour leur tordre le coup. Les rêves fiévreux de la création de l'androïde sont magnifiés, l'état dépressif et la précarité de la situation de son créateur relatés, à l'occasion de sa mise à la porte de la réalisation de Piranhas 2. Cameron crée, Cameron se bat, Cameron l'intransigeant lutte pour porter son bébé à l'écran. Malgré l'adversité, malgré l'anémie du budget.
Pas mal d'anecdotes sont ici racontées : son voyage à Rome, ses difficultés relationnelles, les accusations de plagiat d'Harlan Ellison, la capitulation des producteurs, les conditions de l'écriture du deuxième épisode, les castings, l'évidence de la présence d'Arnold Schwarzenegger, et plus encore. Rien de nouveau sous le soleil, mais une lecture extrêmement agréable et immersive, un bouquin que l'on dévore avidement et qui prend des allures de témoignage porté sur deux personnages devenus icônes du cinéma contemporain.
Behind_"Je veux tes vêtements, tes bottes et ta moto"_the_Mask.