Belle baffe, grande claque : la terreur de Von Schirach sur les planches

Imaginez : vous assistez au procès d'un pilote. Ce dernier est accusé d'avoir abattu un avion de 164 passagers retenus par un terroriste, et fonçant sur un stade de soixante-dix mille spectateurs.


Une pièce de théâtre qui a marqué ma bibliothèque : une soirée, cent pages, et la réalité au bout des doigts. En effet, malgré que le procès de Lars Koch reste fiction, il reste empreint d'une réalité troublante, renforcée par le contexte d'un tribunal, la présence d'un juge impartial, d'une procureure imposante, une mère ayant perdu son époux, et d'un avocat quasi-réel. Et ce pilote.


Le genre théâtral, par le biais de plaidoiries, et de jeux de questions-réponses, parait fait pour retranscrire ce procès comme un greffier.
Je n'avais encore jamais lu de pièce se déroulant dans un théâtre, hormis "Controverse de Valladolid", mais ici, on se retrouve confronté à un tout autre sujet et de toutes autres questions liées au terrorisme et la dignité humaine, la question centrale étant "164 personnes valent-elles 70.000 autres ?" ou "Que se serait-il passé si Lars Koch avait attendu une minute de plus ? Les passagers auraient-ils pu entrer dans le cockpit et neutraliser l'assaillant ?"


Tout repose sur des convictions personnelles, un rôle de lecteur-juge largement controversé. En effet, les hypothèses se juxtaposent à des questions morales. "Comment peut-on sacrifier 164 vies humaines, dont une petite fille de quatre ans, et un père de famille ? Au nom de quoi peut-on justifier cet acte, cet homicide volontaire et prémédité sans aucune autorisation ? Qui peut avoir le droit de sauver la vie en prenant celle d'autrui ?"


Sur internet, il est possible de voir le verdict rendu à travers différents pays du monde, principe permettant de mettre en avant une multiplicité incroyable de réponses, qui révèle certains pays : le Japon a voté à la majorité pour la condamnation, mais en majorité, l'acquittement l'emporte. (http://terror.theater/cont/results_main/en)


De plus, et pour conclure, la fin est ingénieuse. On ne peut la spoiler. En effet, c'est nous qui choisissons la fin : j'ai choisi l'acquittement, comme 60,9 % sur la totalité votants : 300.000.

bensassou
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le 30 mars 2017

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