Au milieu des années 80, Thalia, petite ville du Texas, est en train de péricliter à cause de la crise du pétrole. Les producteurs de pétrole sont au bord de la faillite. Duane Moore est l’un d’eux. Devenu millionnaire grâce au pétrole, il est maintenant endetté à hauteur de 12 millions de dollars. Malgré cette période de crise, toute la petite communauté de Thalia se prépare à célébrer le centenaire de la ville.
Le livre raconte l’histoire de cette petite communauté en se concentrant sur le personnage de Duane et de sa famille. Lui et sa femme Karla, desperate housewife, dépensière compulsive, sont les parents de 4 enfants ingérables : Dickie, 21 ans, petit dealer de seconde zone fait craquer toutes les femmes de Thalia ; Nellie 19 ans a déjà été mariée plusieurs fois et est mère de deux enfants ; et enfin Julie et Jack sont les jumeaux incontrôlables qui ne sont jamais à court d’idées quand il s’agit de faire des bêtises. Les personnages de cette famille vont croiser les autres habitants de Thalia qui ont tous des caractères assez marqués.
Le comique présent tout le long du livre permet d’épingler avec brio les travers d’une Amérique en perte de repères. La société de consommation et ses dérives sont également dénoncées.
Véritable plongée au cœur de l’Amérique profonde, Texasville nous emmène au cœur des petites bourgades américaines, où peu de distraction sont présentes pour égayer le quotidien, excepté les relations amoureuses. Celles-ci sont d’ailleurs à l’honneur dans ce roman : tout le monde a ou a déjà eu des relations avec tout le monde. Ces différentes relations (extra)conjugales permettent à l’auteur d’explorer les problèmes de compréhension au sein du couple.
La dualité du Texas est bien mise en valeur : une terre aride et peu propice à la vie qui a pourtant vu le développement de villes grâce à ses gisements pétrolifères. L’image très stéréotypée que j’avais du Texas, avec les cowboys ayant constamment un fusil dans les mains a quand même été confirmée dans le livre, mais sans s’attarder sur ces aspects, l’auteur met en avant l’amitié et l’entraide qui sont des piliers de la culture américaine. La vie sur cette terre hostile, dans un petit bled paumé, n’apparait pas si ennuyeuse qu’il n’y parait au premier abord.
Ce livre est une réussite : les personnages tous plus loufoques les uns que les autres sont attachants, l’humour fait mouche et l’histoire n’est pas si invraisemblable que ça.
Petit bémol à mon goût, certaines longueurs sont présentes tout au long du livre. Le livre aurait gagné à être plus court.