Théorème représente la vie et sa jouissance en outre passant les désirs et les tabous. Ce personnage venant de nulle part, si ce n'est une allégorie anachronique de la société, vient s'immiscer doucement mais surement au sein de cette famille bien sous tout rapport. Leurs faiblesses se découvre à travers l' intimité de chacun. On pourra alors se laisser subjuguer par la dextérité de cet ange ou archange qui va dilapider à coup d'amour cette famille a priori unie. C'est dans un mélange de fascination et de beauté que notre héros presque imperceptible vient bousculer les tabous et s'en prendre à notre faiblesse la plus évidente : notre sexualité. À la fois un accomplissement, à la fois une faille, elle nous guide presqu'autant que nous essayons de la mettre en dehors de notre champs de réflexion raisonnable. Seulement, la sexualité occupe un terrain aussi vaste que notre champs de vision qu'au sein de notre moi. Enracinée aussi loin que nos rêves elle nous guide presque dans nos choix. Dans ce livre il ne s'agit pas de la comprendre ou de l'appréhender, il s'agit d'observer, tel un scientifique sans scrupule, la puissance du sexe dans une famille bourgeoise. Savoir à quel point la libéralisation économique rejoint le libertarisme ambiant de cette époque. C'est exactement dans ce sens que Pier Paolo Pasolini est un visionnaire et a su montrer que les déviance d'une idéologie rejoint le fondement d'une autre à travers l'individualisme. C'est d'ailleurs l'individu dans la famille qui est montré et dénoncé. Si tout au long du livre on ressent un malaise pour chacun des membres de la famille à commencer par la bonne, c'est qu'ils sont réduit à leur seul libre arbitre sans filet, il tombe dans ce que la société leur offre de mieux : le plaisir simple inconditionnel et instantané. Une société sans souffle, du sexe par la beauté des corps, par la jouissance des sens. Pas de place pour le recul ou la réflexion. Les personnages sont piégé dès le départ.