Thérèse Desqueyroux, c'est tout d'abord une merveille de personnage. Thérèse est riche, extrêmement complexe, unique sans doute, prenante, et Mauriac réussit aisément à nous faire l'apprécier, la comprendre presque, chose malaisée vu le profil de la jeune femme.
Je ne raconterai pas ici l'histoire de Thérèse : z'avez qu'à lire l'oeuvre. Elle est cependant étrange à première vue, et s'éclaircit peu à peu, par couches successives, de par une narration aussi complexe que Thérèse elle-même et qui virevolte : le point de vue de Thérèse tout d'abord, avec un long retour en arrière nous expliquant la situation entrecoupé de réflexions et de description du voyage de l'héroïne, puis un retour au temps de la narration, avec un Mauriac omniscient passant de l'un à l'autre pour nous faire saisir les états d'âme de chacun.
Thérèse Desqueyroux, c'est l'histoire terrible d'une femme, qui se lit comme un rien (moins de 200 pages ça se mange sans faim) et qui captive. Après avoir lu cette oeuvre, l'image de Thérèse devient l'image du roman : marquante, grandiose presque, grave et assez dramatique pourtant.