Monologue d'un érudit de littérature et de cinéma américain fou (et le plus souvent aviné) qui nous raconte son année passée à boire, regarder en boucle Apocalypse Now (de nombreuses pages d'analyse du film) et à réfléchir sur l'auteur Herman Melville et le réalisateur Michael Cimino. Cela donne lieu à des envolées lyriques et des grands discours alambiqués sur la liberté, la mort, le beau, la vérité, l'Amérique, la chasse, la religion et l'Art. Les défenseurs de ce livre appeleront cela des "épiphanies", moi j'appelle cela des délires stériles et prétentieux.
L'intrigue en elle-même est faiblarde: un type à moitié fou et bavard regarde des films abruti par l'alcool en vivotant enfermé dans son appartement parisien. Il en sort de temps en temps pour aller à New York (rencontrer Cimino), diner avec Isabelle Huppert et rechercher son chien qu'il a perdu. Vous avouerez que c'est un peu léger comme histoire...
Il s'agit clairement d'un livre fourre-tout où les déambulations du personnage principal servent de pretexte à l'auteur pour juxtaposer ses analyses de films, sa réaction aux attentats, son apologie de Cimino, Coppola et Huppert, ses descriptions d'endroits qu'il aime (le lac de Nemi, le musée de la Chasse à Paris et le retable d'Issenheim). On pourra m'objecter que c'est le lot de nombreux romans mais dans ce cas précis, il faut reconnaître que l'histoire est tellement inutile qu'elle sert juste à faire des transitions grossières entre deux critiques de films ou de livres.
C'est bavard, aussi clair que les élucubrations d'un penseur raté et bourré. Tout n'est pas à jeter. Le personnage reste attachant et certaines pages donnent envient de découvrir certains films (La porte du Paradis de Cimino avec Isabelle Huppert notamment) mais je ne peux vraiment pas conseiller ce livre :(