Un sourire
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le 9 nov. 2017
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Tijuana mon amour, c’est d’abord un titre fantastique. Trois mots étrangement tentants. Trois mots étrangement fascinants. Tijuana mon amour, c’est ensuite un recueil de nouvelles déjantées, au fiel fêlé, dans un style court et direct, incisif et corrosif qui vous prend par les couilles et vous remonte par les tripes. Des nouvelles qui perdent malheureusement de leur intérêt et de leur verve nerveuse à mesure qu’elles s’enchaînent, se reprennent, se répètent.
Esthétique, ésotérique, épidermique
Los Angeles. Pas d'ange mais de la crasse, verdasse et maronnasse. Une ville vérolée par la vermine véreuse. Des flics en furie, furieusement furieux, font, défont, défoncent la loi en fonction de leurs intérêts. Des indiques s’imbriquent et indiquent, laconiques, pragmatiques, prophétiques. Tragiquement tragique. Des célébrités décérébrées, désœuvrées, désacralisées. Des petites pépées, pépites pimpées, prostiputes peroxydées, malmenées et mal aimées, adorées et adulées. Des tafioles, vieilles folles, volent, affolent, raffolent et batifolent. Des noirs, tribaux tripant, déments dealant. Des arabes, terroristes terrorisés trop américanisés. Des mexicains porno-graphistes esclavagistes et carriéristes. Des juifs, gros rapaces tenant Los Angeles en laisse. Et un clébard à part, jo-bar et furibard, une mâchoire en hachoir.
Au milieu de ce Los Angeles sans morale, dévasté par un raz-de-marée chamarré de dépravés, un journaliste assassine les flics, les indics, les célébrités, les petites pépées, les noirs, les arabes, les juifs et les mexicains à coup de vérités, dans son sale journal à scandales. Des enquêtes, faites de dettes, d’amphets et de raquettes, fêtes de fumette, de manchettes et de gâchettes.
Monogame, monochrome, monotone.
Des nouvelles bargement barrées, qui n’épargnent personne et harponnent tout le monde, grâce à une syntaxe rapide, qui débite sa bile à la cadence d’une rythmique mitraillette. Une bouillie fouillis où fourmille flicaille et racaille, avec avalanche de détails. Les noms et les lieux et les articles de presse et les souvenirs et les révélations et les confessions et les coups montés et les fusillades et les dérouillés se succèdent plus répétitivement que des camions sur une aire d'autoroute et finissent par nous laisser, lassé, lessivé, sur le bord de la route.
Une triple ration d’allitérations.
Jusqu’à l’indigestion.
Créée
le 29 avr. 2015
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