Après "Sorry", Drvenkar transforme l'essai.
J'ai découvert Zoran Drvenkar l'an dernier, lors de la sortie en France de son roman "Sorry" que j'avais adoré. C'est donc tout naturellement que je me suis jetée sur ce nouveau roman, "Toi", sorti en librairie le 8 novembre. Je n'ai pas regardé la quatrième de couverture, j'ai seulement noté la couleur criarde de la couv' et le titre énigmatique.
C'est une fois à la maison que je me suis attachée à découvrir l'histoire de ce roman avec les quelques phrases à l'arrière du livre. "Etrange cette façon de tutoyer le lecteur" me dis-je. Je tords le nez, je n'aime pas trop ça mais ce que j'ignore encore c'est que ce procédé est utilisé durant tout le roman!
Il m'a bien fallut une centaine de pages pour m'habituer à l'écriture de l'auteur et commencer à apprécier ma lecture. Au départ, j'ai été décontenancée par ce tutoiement permanent que j'ai ressenti limite comme une agression, chose sans doute voulue par Zoran Drvenkar. Autant dire donc que c'est efficace! Le "tu" est d'autant plus difficile à cerner qu'à chaque chapitre le sujet diffère. On s'y perd et mieux vaut s'accrocher pour la suite de la lecture.
C'est ce que j'ai fait et j'ai bien fait! Peu à peu, cette deuxième personne du singulier s'éclipse, elle n'apparait plus importante face aux personnages présentés et aux moindres recoins de leurs psychologies explorés. Le lecteur est littéralement dans la tête de chaque personnage de cette histoire et ces derniers n'en deviennent que d'autant plus attachants. On ne sait pas très bien où l'auteur veut nous emmener, les scénettes se suivent sans lien apparent entre elles, les personnages se multiplient et en tant que lecteur, il faut bien l'avouer, on est paumé... Puis peu à peu encore une fois la lumière se fait et "Toi" s'apparente à un énorme puzzle où les indices sont donnés au compte goutte à l'aide de flash back et de visions multiples de la même scène et laisse présager d'un final en apothéose.
"Toi" est un roman qui se mérite, ce n'est pas une lecture aisée mais pour qui fait l'effort de poursuivre, il se révèle vraiment addictif. Chaque personnage a son importance, chaque détail également et le final est étonnant. Un roman à dévorer!