Ton absence n'est que ténèbres de Jón Kalman Stefánsson commence dans une église où se réveille le narrateur de cette histoire, saga familial dans l’Islande à travers les décennies. Ce narrateur amnésique, guidé par un énigmatique conducteur de bus, va traverser les époques et les lieux pour retisser du liens entre la multitudes de personnage qu'il croise en chair et en os ou au travers les récits que lui en font les autres.
Véritable fourmilière de personnage, chacun porte sa voix, souvent émaillée de paroles de chanson. On découvre alors des histoires d'amour et de mort. Comment la vie des uns vient impacter celles des autres, bien qu'espacées de plusieurs générations. L'épigénétique des histoires d'amours et familial. c'est peut être ce que j'ai trouvé le plus réussi au final, la répétition des histoires, à chaque fois différentes mais à chaque fois semblable. même si je n'ai pas forcément apprécié qu'on marque le trait avec des phrases et des paragraphes qui reviennent comme des mantras tout au long du roman.
Comme dans tous les romans choral que j'ai lu, j'ai eu parfois du mal selon les personnages, certains m'emportant et me captivant, d'autres m'ennuyant profondément, me forçant à me faire violence et à compter les pages en me demandant si j'allais abandonner.
Le style m'a également parfois perdu, n'embrassant clairement aucun genre. Roman historique ? Roman ? Saga familial ? Et même peut être surnaturel ? J'ai été dérangé par cette absence de marqueurs clairs.
On a également parfois du mal à comprendre comment vont être relié les différentes histoires, et il m'a fallu attendre quasiment le dernier quart du roman pour bien comprendre l'unité du roman. Pas évident quand avant ça 1 chapitre sur 4 me donnait envie de jeter l'éponge.
Au final, la poésie qui traverse le roman parvient à faire oublier certains moments que j'ai trouve en dessous des autres. Je n'ai pas réussi à me laisser pleinement emporter, et je finis ce roman avec un goût d'inachevés, de questions trop nombreuses à rester sans réponse. Mais je pense que je tenterai d'autres romans de cet auteur car j'ai vraiment vibré dans certains passages illuminé d'une poésie rare, mais trop entaché de longueur pour me séduire complétement sur cet essai.