Simon Fichet accepte la proposition de son collègue, Alex, de partir filmer les tornades aux Etats-Unis, dans la réputée Tornado Alley, guidés par Laetitia, une chasseuse de tornades et Matthieu, spécialiste météorologique. D’abord enthousiaste, il déchante rapidement en découvrant dans quoi il s’est engagé, sans jamais oser révéler à son équipe les craintes et angoisses qui l’habitent.
Dans ce road trip au cœur de l’immensité américaine, Tornade se révèle un récit profondément humain et sincère dans lequel Simon Fichet nous raconte la course poursuite effrénée après les tempêtes et orages, les kilomètres engloutis dans des paysages désolés, à lutter contre la fatigue et les intempéries, à craindre pour sa vie quand la voiture roule à toute allure au cœur d’un orage d’une intensité redoutable ou chevauche un lac sur un pont en pleine crue soudaine ; l’accablement s’abat alors brutalement, le laissant avec un profond sentiment de solitude qui lui donne envie de rentrer chez lui, de quitter « ce pays où la démesure se donne en spectacle« .
Très imagée, l’écriture nourrit notre imagination par des descriptions précises et détaillées qui font parfois appel à des références que nous avons tou.te.s. Elle nous entraine à travers l’Amérique profonde et ses territoires immenses aux paysages monotones où la vie n’apparait qu’en pointillé dans les parc à bétails et des villes délabrées où « le rêve américain est, sinon une vaste blague, un lointain souvenir" , ses motels miteux et sa malbouffe.
Mais c’est la sincérité de l’écriture qui traduit le mieux le plaisir que j’ai pris à lire cette Poursuite du monstre des plaines américaines. Sincérité des émotions de Simon qui ne cherche jamais à vendre du rêve et décrit la dangerosité des situations qui le confronte à ses pires craintes, ses cauchemars, la difficulté du retour à son quotidien, à sa vie, et la nécessité de se reconstruire après cette aventure qui l’aura profondément marquée.