Conseillé de vive voix comme un classique de la littérature d'anticipation, c'est avec enthousiasme que je me suis attelé à la lecture du roman de John Brunner: Tous à Zanzibar. Mais déjà l'entrain retombe au bout de quelques dizaines de pages, capricieusement tournées. La narration des périples de Norman House et de son colocataire Donald, est entrecoupée de portraits ayant pour vocation d'exposer une fresque de l'époque ainsi que de passages apocalyptiques de bulletins d'informations, de flashs d'infos, d'émissions de radio ou même d'essais sociologiques, qui, bien qu'intéressants alourdissent une lecture déjà handicapée par une structure complexe.
Au bout de 300 pages, la tentation de laisser l'ouvrage inachevé est à son paroxysme. Mais comme toute tête de mule qui se respecte, bien sûr, on continue. Et ça ne va pas en s'améliorant, si bien qu'on finit par élaguer tout ce qui n'a pas trait à la compréhension du récit principal.
Si l'on ne peut que saluer l'initiative de l'élaboration d'un tel schéma d'écriture, force est de constater que la longueur du récit la rend infernal. En bref, un roman des plus pénibles à lire (700 pages quand même, faut se les farcir), sauvé de la note minimale par son écriture, qui reste plutôt agréable et variée.