Un exercice de style plutôt réussi, mais encore ?

À l’âge de six ans, Patricia découvre qu’elle sait parler aux oiseaux. Son ami Laurence, lui, passe son temps à inventer des gadgets, dont une montre qui avance dans le temps de deux secondes. Confrontés à la stupidité de leurs parents et au harcèlement scolaire, ils tentent de survivre grâce à leur amitié. Jusqu’au jour où un tueur professionnel arrive dans leur lycée bien décidé à les éliminer, à cause d’une vision qui lui a montré que Laurence et Patricia, devenus adultes, se livreront un combat acharné qui provoquera l’Apocalypse…

Tous les oiseaux du ciel est une petite sucrerie, très agréable à avaler, facile à digérer, et qui ne laisse pas un souvenir impérissable. Ce premier roman mêle le conte pour enfants, la fable écolo, une grosse dose d’humour, une pincée de fantasy et une larme de SF. On pense inévitablement à Neil Gaiman dans cet univers décalé, où tous les prodiges paraissent naturels et semblent n’étonner personne, le tout emballé dans un style léger et vaguement onirique.

Néanmoins, si la friandise est bien enrobée, on reste un peu sur sa faim. Aucun personnage n’est réellement marquant, aucune situation ne coupe le souffle, et le propos laisse perplexe : la magie et la science échoueront à sauver l’Humanité, à moins de marcher main dans la main dans une hypothétique troisième voie… Après avoir été facilement embarqué dans le voyage. on est un peu déçu par la destination finale.

Tous les oiseaux du ciel manque de folie pour soutenir la comparaison avec Neil Gaiman, et manque d’humour et de profondeur pour arriver à la cheville de Morwenna. Ce qui ne l’a pas empêché d’être nominé au prix Hugo du meilleur roman 2017, et de remporter le prix Nebula et Locus la même année.

Charlie Jane Anders : Tous les oiseaux du monde – 2016

Originalité : 2/5. Frais et sympathique sans être révolutionnaire.

Lisibilité : 3/5. Petite friandise de +/- 450 pages très vite avalée et digérée.

Diversité : 3/5. Le premier tiers du roman consacré à l’enfance des deux personnages est le plus réussi et le plus plaisant. Le passage à l’âge adulte relance toutefois l’intérêt du récit.

Modernité : 3/5. Collapsologie, un Elon Musk à peine déguisé, harcèlement à l’école, parents sadiques ou lâches, il y a ici comme un reflet déformé du monde actuel.

Cohérence : 2/5. Une conclusion facile et trop prévisible .

Moyenne : 5.2/10.

A conseiller si vous pensez que la Terre est foutue et qu’on pourrait s’en sortir en parlant aux arbres. Ou quelque chose comme ça.

https://olidupsite.wordpress.com/2020/02/06/tous-les-oiseaux-du-ciel-charlie-jane-anders/