Gros coup de cœur pour ce premier roman de Celeste Ng ! "Tout ce qu'on ne s'est jamais dit" annonce la naissance d'une grande auteure.
On entre dans la vie de la famille Lee, asiatique par le père, américaine par la mère. Mélange de plusieurs cultures et plusieurs rêves mais avec aussi ses appréhensions, ses peurs et ses hontes. Comme celles du père, James, enseignant d'Histoire des Etats-Unis à l'université, lui l'asiatique dont tout le monde se moque dans cette Amérique des 60's et 70's et qui rêvait d'Harvard. Comme celles de son épouse, Marylin, qui a toujours voulu être médecin à une époque où les femmes n'avaient pour vocation que de trouver un bon époux, vivre dans leur ombre et avoir des enfants.
De leur liaison sont nés Lydia, Nath et Hannah. Tous singuliers mais traînant derrière eux le poids de leurs origines. Les yeux bridés tel un fardeau, la peau un peu jaune dont on se moque. On les appelle "les chinois", on se demande ce qu'ils mangent, comment ils vivent, on les regarde de travers.
Le 3 mai 1977 au matin, Lydia n'est pas à l'heure pour prendre son petit déjeuner. L'adolescente studieuse et ambitieuse, d’ordinaire si ponctuelle, gît dans le lac de la ville mais tout le monde l'ignore encore.
"Tout ce qu'on ne s'est jamais dit" est un roman qui met en avant ses personnages. Chacun est important, chacun voit ses pensées et ses souvenirs disséqués et leur psychologie travaillée à l'extrême. Lydia est-elle partie ou a-t-elle été enlevée ? Pour le découvrir, l'auteure nous ramène à la genèse du couple, sur leurs rêves de jeunes étudiants, sur leur éducation. On discerne alors peu à peu la toile de fond d'un tableau à plus grande échelle : celle qui façonne l'histoire d'une famille, des détails qui mis bout à bout forment l'inconscient collectif familial.
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