L'auteure de ce livre a toujours été une très grande lectrice et s'est toujours demandé à quel grand personnage féminin elle pouvait s'identifier. Puis, ses interrogations ont pris fin le jour où elle a réalisé que les grandes oeuvres littéraires avaient été conçues par des hommes, via le prisme de leur regard, de leur état d'esprit. Il en ressort une misogynie latente, une psychologie souvent faussée des rapports de genre. Subséquemment, elle tente de savoir comment rééquilibrer la balance, comment rencontrer bien davantage des analyses féminines, ou au moins objectives.
Cet essai parle donc de cette quête de descriptions raisonnées, le ton adopté étant vif, tonique, l'état d'esprit, blasé mais combatif. La colère est assumée, au moins une profonde indignation ; et ce livre présente donc l'intérêt de faire réfléchir sur la conception des grandes narrations qui ont pu nous séduire, notre état d'esprit de lectrice et de lecteur, potentiellement conditionné. Je serais tenté de nuancer la ligne générale du propos, certains auteurs masculins arrivant à décrire la psychologie féminine de manière objective, comme notamment Stefan Zweing. L'auteure ouvre au moins le débat de manière animée, avec clarté et franchise.