Plus qu'un...
Quand on arrive au treizième tome d'une série de plus de 10 000 pages je pense qu'il n'est plus nécessaire de convaincre le lecteur de l'intérêt de l'œuvre, cette critique ne s'adresse donc pas au...
Par
le 13 nov. 2010
2 j'aime
Ce tome occupe une place particulièrement importante dans l’avancement de cette saga, surtout en considérant sa longueur. Treizième et avant-dernier, il se devait d’effectuer la transition correctement vers le final. Je n’ai jamais douté de la richesse de l’univers de Robert Jordan ni de l’habileté de Brandon Sanderson, aussi la mission est relevée. Mais je pense que Towers of Midnight aurait pu être meilleur. S’il s’agit d’un bon tome, s’il accomplit ce travail, il ne m’a pas marqué autant que le précédent, la faute à un rythme moins intense et à quelques décisions scénaristiques douteuses.
Théoriquement, là où le tome précédent se focalisait sur Rand et Egwene, celui-ci se concentre sur Perrin et Mat. Dans les faits cependant, si Perrin est en effet sur le devant de la scène, Mat sert surtout de support pour une intrigue plus secondaire. « Towers of Midnight » en ressemblerait presque à un titre mensonger puisqu’il faut attendre les 100 dernières pages pour que cette fameuse tour pointe le bout de son nez. Heureusement que ces derniers passages en valent le coup, introduisant une ambiance et une race jusqu’alors peu exploitée dans la saga ! Nous suivons davantage les débuts d’Egwene à la tête de la Tour Blanche, dans sa lutte contre assassins et autres comploteurs internes, et en parallèle Elayne qui endosse son titre de reine, intrigue calme et pourtant maîtrisée jusqu’au bout. C’est cette intrigue dans laquelle « s’incruste » Mat, bien qu’il apporte une touche humoristique bienvenue avec Birgitte.
Towers of Midnight donne donc l’impression que son seul but consiste à « régler des conflits », que ce soit par des manières pacifiques (Elayne) ou plus offensives (Egwene et Perrin). Un seul est laissé en suspens : celui contre le Seanchan, dont les perspectives sont déjà données par les intrigants « souvenirs » et « projections » d’Aviendha. En fait, ce tome a aussi pour utilité d’étoffer les relations entre les personnages. Je pense surtout au couple Perrin/Faile, débordant de naturel, tout le contraire de celle entre Egwene et Gawyn qui me paraît forcée à mort. Ce dernier continue d’ailleurs à se hisser parmi les pires personnages de la série : sa naïveté frôle tellement l’idiotie et l’inconscience qu’il en devient insupportable, indigne d’Egwene qui s’améliore de tome en tome.
Je concède : ce roman possède quelques lenteurs mais reste accrochant tout du long car les informations sont bien distillées. J’aurais juste espéré plus « d’épique » et de « tragique » en lieu et place de révélations certes parfois inattendues et toujours indispensables. De même, la lutte de Perrin contre les Manteaux Blancs et surtout les Trollocs, en parallèle de Rodel Itularde, donne lieu à quelques combats mémorables. Aussi, pour un tome de 1200 pages, j’aurais espéré un peu plus d’introspection parmi les personnages secondaires : on ne voit que Lan et Rodel de temps à autre, entrecoupé d’un passage de Tuon et de deux passages de la Tour Noire, et les Forsaken deviennent de plus en plus invisibles (Moghedien où es-tu ?). La résolution de chacune des intrigues, hormis une, m’a laissé assez perplexe. J’y ai vu des « facilités », voire un refus d’assumer ce que les personnages étaient devenus.
Tout le complot interne contre Egwene est rondement mené, jusqu’à l’affrontement à la Tour Blanche, décidément vulnérable, et le duel d’Egwene contre Mesaana. Comment Egwene s’en sort ? En utilisant son « pouvoir de la volonté » pour se défaire de l’a’dam, un collier censé annihiler ses pouvoirs magiques. Pourquoi ? Comment ? On n’en avait jamais entendu parler avant… Tout se méprend à un Deus Ex Machina digne d’un Shônen. Quant à Perrin, la sentence de son procès, condamné pour avoir « tué » des Manteaux Blancs, aurait pu être intéressante si elle n’était pas annulée quelques chapitres plus tard, avec pour seule conséquence la mort de cet abruti de Byar. Le passage de la Tour de Ghenjei est prenant et la privation de l’œil de Mat (la fameuse moitié du monde) est inattendue, en revanche la mort de Noal est d’un prévisible… Parmi les « twists » de ce tome, on peut citer la révélation de la survie de Morgase, bien réintégrée de la trame, le retour de Lanfear en parallèle de Moiraine, et surtout l’assaut de Caemlyn parce que Mat n’a pas lu la lettre de Verin à temps…
Bon tome mais pas exceptionnel, Towers of Midnight s’inscrit donc comme un tome « classique » de la Roue du Temps dont le principal intérêt a consisté à préparer le tome final. Mais la lecture reste un divertissement de haute volée : fidèle à la saga, après tout !
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Collection simple de romans fantasy et Liste de livres lus en l'an 2018
Créée
le 26 juin 2018
Critique lue 560 fois
2 j'aime
D'autres avis sur Towers of Midnight
Quand on arrive au treizième tome d'une série de plus de 10 000 pages je pense qu'il n'est plus nécessaire de convaincre le lecteur de l'intérêt de l'œuvre, cette critique ne s'adresse donc pas au...
Par
le 13 nov. 2010
2 j'aime
Du même critique
Ainsi s'achève "réellement" l'une des séries d'animation japonaise les plus cultes des années 1990. Une vraie fin pour satisfaire des fans mécontents par la première version, presque à juste titre...
Par
le 16 juil. 2017
15 j'aime
1
Les séries fantasy se multiplient ces derniers temps. Féru du genre, je ne peux que saluer le principe, toutefois je dois tempérer mon enthousiasme face à l’acceptation de l’âpre réalité : c’est un...
Par
le 27 avr. 2021
14 j'aime
1
Contrairement à Regular Show et Gumball, dessins animés que je déteste au plus haut point, j'arrive quand même à comprendre le succès de Adventure Time et je pense que si il faut regarder un dessin...
Par
le 14 août 2015
14 j'aime
8