Pourquoi chercher à voir la mort ?

Ce livre, destiné aux amoureux de la montagne comme aux néophytes, nous plonge à l’intérieur de l’une des expéditions les plus meurtrières que l’Everest ait connu. Autrefois, graal des alpinistes chevronnés mais devenus, au fil des années, un rêve accessible à « tous » (mais pas à n’importe quel prix). L’auteur nous narre son histoire, mais nous raconte aussi l’histoire de l’Everest, et il nous parle des sommets en sélectionnant des passages de livres écrits par ceux qui eux aussi qui ont chercher à conquérir la montagne. Au travers de son livre, j’ai eu l’impression qu’il cherchait à comprendre, non pas pourquoi ces personnes sont mortes, mais pourquoi vouloir escalader le plus haut sommet du monde ? Pourquoi se rapprocher autant de la mort ? Pourquoi sont-ils prêts à abandonner famille, amis, enfants, travail et risquer leurs vies ? Que recherchent ceux et celles qui partent à la conquête du point le plus haut sur Terre ? Car il s’agit bien d’une conquête, ceux qui tentent ces ascensions au rythme de leur vie ne savent pas ce qu’ils vont trouver.

3% des grimpeurs qui montent au-dessus du camp de base meurent. Ce qui devait arriver, arriva. Comment surmonter une catastrophe comme celle-ci, la perte d’être proches et la culpabilité de ne peut-être pas avoir tout fait pour eux, la responsabilité de la mort ? Jon nous raconte ça, à cœur ouvert, car à travers de ces mots, on vit le moment. On ressent la douleur qui l’habite. On ressent ces questionnements et sa solitude. Car je pense qu’après avoir connu un drame comme celui-ci on se sent profondément seul car avec qui partager cette peine ?

Et puis, pour terminer, l’image qui m’aura marquée est celle d’Anatoli Boukreev, le guide russe qui a continué l’ascension des 8000 quelques jours plus tard et qui lui aussi a fini par mourir. D’où cette question : l’homme peut-il dompter ses passions irraisonnées ? l’homme le doit-il ?

Pour autant, à la fin de la lecture, moi aussi je veux y aller…