Janet l’universitaire affronte un étudiant provocateur qui lui a rendu un devoir plagié avant de rentrer chez elle fêter Thanksgiving avec son mari et son fils autiste qui n’a d’yeux que pour son père. Nate accompagne son frère à Venise dans un voyage organisé et il se demande ce qu’il est venu faire là. Roy voudrait vendre à un couple de texans la maison de son amie Nicky mais la partie est loin d’être gagnée. Et Ryan, qui pensait pouvoir monnayer à bon prix un scénario rangé dans un tiroir depuis des années, va finalement comprendre qu’on l’a roulé dans la farine.
Quatre histoires. Quatre personnages confrontés à un événement qui va les mener au bord de la rupture. Ils ont des situations confortables, ils sont à un âge où les grands rêves ne sont plus que de lointains souvenirs et ils traînent leur mélancolie entre non-dits et tristesse.
Des nouvelles qui mêlent présent et passé avec fluidité et qui dressent les portraits de femmes et d’hommes en pleine crise, conscients qu’ils ne vont pas vers le beau, conscients des efforts à faire pour garder un aplomb de façade en société, pour montrer que l’on tient le cap alors que le naufrage est en cours.
Un recueil sombre, crépusculaire, désenchanté et d’une glaciale lucidité, porté par l’écriture élégante d’un Richard Russo aussi à l’aise dans les romans fleuve que dans la forme courte. Au final une réflexion tout en finesse sur la solitude, le temps qui passe et la perte des illusions.