Lorsque j’ai vu le résumé de Transparence sur le quatrième de couverture et la courte longueur du roman, j’ai senti comme une certaine incompréhension.Comment un livre ambitieux d’anticipation sur le transhumanisme pouvait-il être aussi court? Marc Dugain, en déployant sous nos yeux l’histoire de Cassandre Namara, va de prime abord nous livrer le récit d’une femme qui va bouleverser l’ordre mondial grâce à son opportunisme naturel et son acuité sur les rouages du monde de 2068.Ceci est la première couche de l’histoire s’étalant sur les trois quarts du roman.Ce que le lecteur prend pour argent comptant. Et puis vient l’épilogue, venant balayer notre certitude sur ce qui nous a été raconté.Marc Dugain renverse la vapeur et nous livre une toute autre réalité de l’histoire où Cassandre Namara n’est plus la femme d’affaires avisée qui va sauver le monde mais une personnalité bien différente de celle qu’on nous a décrites. Cette histoire dans l’histoire n’est pas la plus habile car elle rétrograde au second plan les meilleurs moments analytiques sur l’humanité du vingt et unième siècle très pointus parfois et rendant Transparence proche de l’essai. Quelquefois, la vérité définitive d’un livre n’est qu’un procédé gâchant sa tonalité d’ensemble et Dugain l’a choisi.Dommage pour son œuvre ouvrant des brèches sur le devenir humain au vingt et unième siècle et la difficulté des relations affectives et humaines ( souvent décrite dans la relation Cassandre/Elfar).Marc Dugain, en soignant la sortie de Transparence, aurait décidé de commettre un de ses meilleurs ouvrages de sa longue bibliographie.