J’ai décidé de lire Tristan et Iseult parce qu’elle est considérée comme étant l’une des plus grandes histoires d’amour de la littérature. Que dire après ma lecture si ce n’est que ma déception est à la hauteur de la réputation dont jouit ce texte.
Le succès de cette histoire se comprend aisément lorsque nous replaçons le contexte dans lequel se déroulent les évènements. Au XIIème siècle les mythes et légendes forgent les plus belles histoires. Ainsi Tristan correspond parfaitement au symbole du héros : Fort en tout point, possédant de multiples talents, et triomphant toujours des plus ardus adversaires. Quant à Iseult, sa personnalité ne tient qu’à sa beauté incomparable, si bien qu’un seul de ces cheveux suffit à la faire quérir d’un tout autre pays par le Roi Marc.
La reprise faite par René Louis rend le texte tout à fait accessible pour les plus novices en matière de littérature médiévale. Pourtant c’est à regret que certains passages sont rapidement expédiés à l’aide de résumés simplistes. L’histoire se concentre uniquement sur les deux personnages principaux délaissant malheureusement la psychologie de protagonistes occupant une place tout aussi importante. Ainsi, est passée à la trappe la relation entre Iseult et le Roi Marc, et je suis déçue de ne pas voir paraître plus en profondeur les sentiments du Roi.
L’amour, la fatalité, la perte, voilà les ingrédients parfaits pour conter une véritable passion amoureuse. Nous devinons donc que la trame principale de l’histoire sera la souffrance des deux protagonistes, et oui car si tout était facile, nous serions vite ennuyé. Cependant, les nombreux rebondissements qui se produisent dans la vie des deux amoureux ne m’ont pas empêché de vite me lasser de lire. Les répétitions se veulent si nombreuses que j’ai été tentée à plusieurs reprises de ranger ce livre et de l’oublier à jamais. Ainsi, les amants se retrouvent en secret faisant du Roi Marc le plus grand cocu du royaume, des félons les surprennent et avertissent le seigneur (ce qui me paraît tout à fait normal) et les deux amoureux usent de stratagèmes pour échapper au courroux du Roi. Le Roi qui en passant, est bien le personnage le plus niais de ce texte. Voilà sur quoi l’histoire est construite, ce scénario se répétant plusieurs fois dans le roman, rendant sa lecture désagréable.
Je me suis également sentie gênée par les circonstances de la naissance de l’amour de Tristan et Iseult. L’utilisation d’un philtre montre à mes yeux que leur amour n’est qu’une illusion, par ailleurs nourrie par les caprices d’Iseult, qui telle une enfant ne se trouve jamais satisfaite. Il était évidemment prévisible que leur amour allait continuer même après que le philtre ait fini de faire effet. Cependant, la passion disparait, tout comme l’intérêt que je porte au destin des deux protagonistes. Les amants se condamnent seuls à vivre une vie de frustrations et d’amour inachevé ; puisque après avoir vécu dans les bois durant 2 ans, ils choisissent de se séparer et d’être triste à jamais. Ma question est donc pourquoi ? Rien ne retenait ces deux personnages de s’enfuir et d’aller vivre pleinement leur amour ailleurs. Mais non, l’honneur qu’ils portent au royaume et au Roi les empêche d’être heureux. Honneur qui je le précise, ne les arrête pas de se voir en cachette et de continuer leur petite tromperie. Passons. Déception également quant à la fin qui attend les amants maudits, qui se veut, si je puis me permettre, assez ridicule.
Pour conclure je dirais que cette histoire est loin d’être la plus belle et la plus dramatique des histoires d’amour. Il est évident que je ne recommanderai pas ce livre, je préfère de loin conseiller Bérénice de Racine, ou Roméo et Juliette.