René Louis signe là un excellent texte, qui comme il le dit "n'est pas une oeuvre d'érudition ni une entreprise proprement scientifique". C'est une réecriture en français moderne, du roman médiéval "Tristan et Iseult" qu'il a voulu accessible au grand public. D'autres versions existent, mais beaucoup plus compliqué à lire.
«Je serai heureux si cette interprétation nouvelle de la légende pouvait rétablir aux lecteurs d'aujourd'hui une image plus fidèle de ce récit primitif, tout imprégné de traditions celtiques, où l'intrépide Iseult, conduisant le jeu, soumettait le fier Tristan par la force de la magie et le liait pour jamais à son propre destin».
L'histoire d'amour entre Tristan et Iseult est probablement la meilleure du monde de la littérature. La grâce déchirante nous offre des pages divines, qu'elle qu'en soient les interprétations.
Si on les écorche, si on les arrache, si on cherche la blancheur du fond derrière les volutes, que trouve-t-on? On y reconnait, inchangé, une histoire somme toute pas si compliquée bien que tracassée.
La passion sous l'amour courtois.
La sorcellerie et la cruauté derrière la mer d'azur.
La beauté derrière la joliesse.
La pesanteur du destin plus forte que la main de dieu.
Voici ce qu'atteste l'histoire ainsi déshabillée, offerte, si on prend le temps de bien la lire et mise en mots comme jamais auparavant. Mais après tout, peu importe qu'on la préfère vêtue de soie ou dénudée cette histoire... Elle demeure ce qu'on fait d'elle depuis toujours, Tristan et Iseult seront toujours de somptueux amants et ce quelle que soit leur apparence, desquels la passion et la mort auront raison, desquels aussi l'amour décuplera le feu. Ils seront toujours les premiers amoureux maudits, fortuné de leur malédiction et c'est sublime.
Une histoire qui nous rappelle que l'amour se choisit et ne s'impose pas.