Tristes revanches par Am3ni
Lire un roman de Yoko Ogawa c’est déjà un grand plaisir. Lire un recueil de 11 nouvelles, c’est renouveler ce plaisir 11 fois de suite.
C’est même plus que ça puisque chaque nouvelle est liée à une autre (la précédente en général) à travers un objet, une personne, un lieu ou même une référence à la nouvelle en elle-même. Cela donne une impression d’harmonie d’autant plus précieuse que chaque lien est différent des autres par sa nature ou sa complexité.
Yoko Ogawa démontre bien qu’en plus d’avoir un style proche de la perfection elle maîtrise pleinement l’art de la construction du récit. Et sait manier l’art de la nouvelle avec ses codes, son efficacité et son intensité pour, à partir de chaque pépite, créer une œuvre cohérente et dont la force est enrichie par chaque nouvelle la composant.
J’ai maintenant l’impression de me répéter, mais cette auteur a un des plus beaux styles que je connaisse (et les meilleurs traducteurs du coup, toujours difficile de faire l’exacte part des choses) plus le don du choix de ses sujets. Chaque nouvelle est différente des autres grâce aux histoires assez… singulières, poétiques ou même morbides. Ce qui n’est pas sans rappeler un certain Tim Burton ; la beauté, la poésie dans l’étrange. Si l’on ajoute les structures des nouvelles, elles aussi très variées ; la chute sur laquelle tout repose, la "tranche de vie",… impossible de s’ennuyer. je n’en dévoilerai pas plus !
Intensité, diversité, étrangeté : un autre cocktail gagnant !