Face à ces trois contes de Flaubert, je n'ai pu expérimenter que l'indifférence. L'indifférence face à un style qui s'emporte, qui s'ampoule, pour n'accoucher de rien... On a l'impression d'assister à une recherche frénétique de beau style au détriment du fond, d'un fond qui se derobe inexorablement pour laisser le lecteur face à la vacuité : on perd pied, on s'enfonce, dans un récit dépourvu de réel intérêt solide qui nous permettrait, au minimum, de comprendre le sens de l'oeuvre... Une vacuité stylisée dépourvue de sens.
Rien n'illustre mieux cela que le dernier conte, censé évoquer la danse de Salomé. On y comprend rien : tout est complexifié à outrance, on se perd dans les personnages dont la fonction est à peine évoquée, au sein d'une situation d'une densité et d'une complexité extrême qui n'est jamais explicitée, pour n'avoir qu'une page et demie de cette danse tant attendue - car censée être le coeur même du conte - et d'un dénouement déjà connu - car, pour le coup, lui, bien connu. En somme, on ne comprend rien sur trente pages pour lire deux pages qu'on pouvait allègrement deviner avant même d'avoir commencer la lecture.
Le premier conte, du perroquet est d'un style similaire : on attend, on attend, la tension monte, on veut connaître la fin de cette histoire liant cette pauvre femme à ce perroquet, pour n'arriver à ... Rien. À un simple goût de "tout ça pour ça ?"
Reste le deuxième conte, qui sauve l'œuvre, par un style plus accessible qui laisse de la place, et donc du sens, à l'intrigue. On se plaît à voir l'histoire se dérouler. Et, pour le coup, on veut sincèrement savoir où s'achèvera cette histoire ! Et d'ailleurs, l'achèvement est à la hauteur de l'attente ! Ouf ! On se dit que cette lecture n'aura pas été totalement vaine !
Si vous n'êtes pas certain d'apprécier, donc, privilégiez le second conte.